SONS – La rappeuse londonienne a sorti son nouveau titre par surprise, « Borders », frontières. La date de sortie de son nouvel album reste inconnue.
« If you catch me at the border, I got visas in my name ». Les frontières font partie de l’univers artistique de M.I.A., parfois faciles à traverser comme dans l’histoire qu’elle raconte dans son tube « Paper planes » , parfois plus difficiles ainsi qu’ elle en a souvent fait l’expérience.
Dans « Borders », troisième prélude de son projet Mahtadatah, ce sont toutes les thématiques que M.I.A. convoque depuis son premier album, Arular, sorti en 2005 : les tirs de la police, la politique, les privilèges de certains, les identités, les frontières. Et tout le refrain, elle demande : « Ça en est où ? «
Musicalement, l’influence de ses voyages en Inde se ressent énormément. Dans « Borders » c’est la M.I.A de 2009 qui nous parle, celle qui voulait offrir un album cool à sa maison de disques qui l’a gentiment refusé. Les effets sur sa voix à l’entame du morceau sont plutôt mal amenés. Sinon, ça s’écoute, histoire de se rappeler qu’on peut faire de la pop et dire un peu quelque chose du monde.
La difficulté de traverser les frontières pour ceux qui cherchent refuge en Europe, la montée en puissance dans les médias des questions identitaires, …l’arrivée de M.I.A. dans l’industrie préfigurait l’importance et l’émergence de ces thèmes dans le mainstream. Celle qui avait tant d’avance nous dit avec un peu de retard, -et de la provoc-habituelle- comme dans son tweet ci-dessous-, qu’elle ne lâche pas ses obsessions mais qu’elle s’est un peu apaisée.
The world I talked about ten years ago is still the same. that’s why it’s hard for me to say it again on a newLP. can u just play the old1.
— M.I.A (@MIAuniverse) 18 Novembre 2015