Médias- BET France : Chronologie d’une installation mouvementée 

DANS LE RÉTRO – L’arrivée de la chaîne afro-américaine BET, diffusée en France depuis le 17 novembre 2015, n’a pas été tranquille. L’Afro vous propose un bref retour sur les différents temps de la polémique.

CONTEXTE : BET préparait son arrivée dans le PAF en continu depuis quelques années comme en atteste un entretien de la journaliste Katia Touré paru en 2012 dans L’Obs avec Thierry Cammas, le boss de la chaîne. Octobre 2015 : l’annonce du début de sa diffusion via une vidéo et un communiqué de presse met le feu aux poudres.


-Le 13 octobre : Un teaser vidéo montre les deux animateurs aguerris de MTV Raphäl Yem et Hédia Charni, choisis pour présenter les programmes de Black Entertainment Television en France.Capture d’écran 2015-11-23 à 01.31.13Ils ne sont pas noirs : tollé sur les réseaux sociaux, critiqué entre autres par le journaliste Sindanu Kasongo. La colère enfle sur les blogs, les pages Facebook et les sites comme Negro News qui publie le communiqué envoyé par la chaîne sur son site ; il note « que BET France n’a pas sélectionné en premier choix des présentateurs noirs (…) surprenant pour une chaîne qui censée (sic) être dédiée principalement à la communauté noire ».


-Le boycott de la chaîne, s’organise notamment sous l’égide de trois médias, Negro News, Roots Magazine et Noir et Fier. Capture d’écran 2015-11-23 à 02.11.48 1

NoFi expose les 5 bonnes raisons de ne pas regarder BET, comme celle d’avoir déjà Afrostream, site francais de streaming de films et de séries afro-américains fondé par le franco-camerounais Tonjé Bakang. Christian Dzellat, qui dirige Noir et Fier exprime sa volonté de peser dans le débat sur TotemTV.


 

  • Le 14 et  15 octobre 2015 : La chaîne s’exprime sur son compte Facebook et annonce l’arrivée « d’autres présentateurs issus de la black culture » sur leur plateaux. Les animateurs de BET France montent au créneau sur le réseau social. Hédia Charni répète sur la radio Mouv’ que de « nouveaux visages » seront à l’antenne.

  • Le 20 octobre 2015 : toute la presse, de L’Express au Monde , parle de la mauvaise réception de BET en France, jusqu’à Ebony, le magazine afro-américain. Un collectif d’afro-féministes composé entre autres d’Amandine Gay, Fania Noël ou encore Mrs Roots publie une tribune sur Mediapart ; elles y évoquent l’invisibilisation des Noir.e.s dans le paysage audiovisuel français. Elles « point[ent] le grotesque de situations comme celle de BET appelée «La chaîne noire sans les Noir(e)s»  »  et posent notamment une question  : « Comment peut-on encore prétendre « célébrer » les cultures noires tout en niant l’existence des personnes noires ? »

  • Le 21 octobre 2015 : « Vos demandes du droit au respect ont été entendues ». À  la faveur d’un communiqué de presse que publie Totem TV, les instigateurs du boycott annoncent qu’une « campagne de recrutement de nouveaux talents issus de la communauté noire a été mise en place. » Thierry Cammas et Michael D. Armstrong, dirigeants de la chaîne, reçoivent Christian Dzellat ou encore Louis-George Tin du CRAN afin de discuter.  Noir et Fier qui signe le document s’engage à continuer de « proposer des solutions et créer des opportunités pour la communauté noire en France ».
  • Capture d’écran 2015-11-22 à 22.20.36
  • Le 29 octobre 2015 : un partenariat avec Afrostream est signé comme l’annonce le site web du magazine Variety. BET France prévoit de co-produire des contenus avec la plateforme. Selon le media américain, Afrostream diffuserait BET France, en retour, la chaîne ferait la promotion de la plateforme de streaming.

  • 11 novembre 2015 : Rokhaya Diallo, activiste, essayiste, polémiste et auteure de documentaires annonce dans un tweet qu’elle rejoint la chaîne.

-14 décembre 2015 : La chaîne annonce un concours de jeunes talents sur Twitter pour recruter de nouveaux animateurs

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-le 18 février 2016 : Après deux mois de campagne sur les réseaux sociaux, c’est Naya Ali, vloggeuse, afroféministe auto-proclamée et ancienne de Madmoizelle et Noir et Fier qui rejoint la team BET France, comme l’annonce un tweet de la chaîne.

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AUDIO – #ParisAttacks : Les Afrofrançais de l’étranger s’expriment sur les attentats terroristes

RÉACTIONS – Les attentats survenus à Saint-Denis et Paris ont considérablement choqué ici et à l’étranger. Établi.e.s de manière permanente ou temporaire hors de France, des Afrofrançais.e.s ont raconté leur 13-Novembre.

Rodena, 26 ans, a vécu plus de 10 ans en région parisienne et se trouve actuellement à New-York : « Il faut s’informer en gardant du recul. »

Véronique, 27 ans, a vécu à Paris plus de 20 ans avant de s’installer à Londres il y a 2 ans. « Aucun pays n’est épargné par les attentats »

Nfaly, 32 ans, a passé sept ans en France avant d’aller vivre à Washington D.C. « Il est temps que la France  ouvre ses bras à tous ses enfants. »

Aicha, 21 ans, à Rominski (Canada) au moment des faits, a vécu toute sa vie en région parisienne. « Pour moi, musulmane et Française, se désolidariser, c’est se sentir coupable. »

Julie, 24 ans, étudie en ce moment à Washington D.C. après avoir grandi en Ile de France. « Seule Française de ma promo, je me suis sentie très seule. »