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VIDEO- Dieudonné range les gants : l’humoriste est-il de nouveau fréquentable ?

dieudonné en paix

ADIEUX- Le 13 novembre, Dieudonné a annoncé la fin de sa carrière d’humoriste et joué son dernier spectacle au théâtre de la Main d’Or. L’Afro décrypte les trois grandes étapes de son changement de logiciel public.


EDIT : En relisant ce papier, on l’a trouvé un peu sec. On n’a pas du tout mentionné, qu’on allait voir Dieudonné ce soir-là aussi et surtout parce qu’il est incontestablement le meilleur humoriste en activité, qui sait faire théâtre de tout. Que nous n’allions pas au Théâtre de la Main d’Or comme nous allons dans l’antre du diable.

C’est le régisseur qui nous a informé, à la fin du spectacle, qu’il y avait des tueries perpétrées dans le 11e.  C’est dans ce théâtre que nous avons pu rester le temps de comprendre ce qui se passait dehors (> la guerre). Ce qui ne nous empêche de questionner la démarche de Dieudonné. On ne se demande pas s’il est de nouveau fréquentable dans l’absolu.

Mais si le fait qu’il arrête l’humour, avec un spectacle qui manie d’autres références, tout en faisant ressurgir toujours le même type de personnage le rendrait plus fréquentable pour le milieu et les médias mainstream qui lui avaient tourné le dos et /ou l’accablaient. On a vu surtout ce spectacle, où nous avons ri, comme une étape de plus vers la « normalisation » du comique, toujours en marge mais moins sulfureux en apparence.


C’est officiellement le dernier. Le 13 novembre, jour des attentats de Paris, Dieudonné réunissait son public et des journalistes pour la générale de son dernier spectacle, déjà en streaming sur internet.

« Dieudonné en paix » serait donc sa dernière grande œuvre, un point final à trente ans de carrière, ou, comme il est modestement écrit sur son site « borne la fin d’un parcours artistique hors du commun et fait entrer Dieudonné au panthéon des clowns. »

Du passé faisons table rase, non ? Dieudonné tourne la page d’une carrière particulièrement controversée dans sa dernière partie et bien plus que des adieux, a dévoilé, en fin de spectacle, par le menu sa tentative de reprogrammation grand public.

1) Faire amende honorable et s’afficher auprès de personnalités non-clivantes

Dire qu’il arrête est une stratégie de communication visant à attirer les foules. Dieudonné ne stoppe pas l’humour  avant une bonne année puisqu’une longue tournée est prévue en 2016 pour jouer ce spectacle. De plus, ce spectacle n’a plus l’odeur de soufre que dégageait les autres et hormis des mentions à Breivik, il n’y a rien qui ne donne matière à polémiquer.

De plus, comme le note le site Noirs de France, il n’a de cesse de communiquer sur un réchauffement de ses relations avec Élie Semoun, comédien grand public et toujours bienvenu dans les médias. Une « surprise » les réunissant pourrait voir le jour comme il l’a annoncé ce soir-là sous les vivats du public. Son ancien acolyte n’a toutefois pas confirmé à quoi il prendrait part et sous quelle forme.

2) Faire « Les Enfoirés »

La générale a eu lieu au moment où des attentats meurtriers frappaient Paris.

Dieudonné a décidé de mettre sur place un événement « pour la paix » créant une ligue du même nom, réunissant des artistes, -Elie Semoun y participera-t-il  ?- et interpellant la ministre de la Culture régulièrement sur Twitter pour la sensibiliser au projet. Quoi de mieux que de lancer son grand rassemblement avec musique qui adoucit les mœurs et grande scène à la Bono ou Bob Geldof, pour la bonne cause ? Tout le monde il est beau, tout le monde il sera gentil, comme Dieudonné est en paix.

3) Faire croire que les institutions donnent leur soutien

C’est ce que Dieudonné a fait lors de cette première « soirée d’adieu », en clôture de laquelle Dieudonné se félicite de la reconnaissance des associations ainsi que de celle du Ministère de la Culture. Il évoque effectivement le CNV, organisme d’état dépendant du Ministère, qui l’aurait « reconnu comme artiste ».

Or cet organisme d’état dément avoir le pouvoir de décréter qui est artiste, qui ne l’est pas. « Nous sommes simplement chargé de percevoir des taxes auprès des producteurs de spectacles sur la vente de billets qu’ils ont mis en place », a expliqué le CNV à L’Afro.

Quant à la « subvention » qu’évoque l’humoriste, qu’il aurait obtenu de ce même CNV, pareil ; il ne s’agit pas tant d’une reconnaissance que d’un reversement d’une partie des revenus générés par le prélèvement des taxes de tous ces producteurs de spectacle, à partir du moment où ces derniers sont à jour de ce qu’ils doivent au CNV et qu’ils sont sélectionnés, sur des critères là encore n’ayant rien à voir avec la qualité artistique des spectacles présentés par ces producteurs.

Dieudonné continue de jouer avec les mots, la réalité des situations pour faire croire des choses aux gens ou comment ses « adieux » « en paix » sont peut-être la plus belle quenelle qu’il ait mis à son fidèle public.

#TYLA :  Le buzz qui divise 

REVUE DE WEB – Le duo TYLA agite les réseaux sociaux avec leurs vidéos virales, pleines d’énergie mais fait débat, notamment avec leur talk show. Wilfried et Jemima en ont parlé à L’Afro.

Les #TYLA laissaient espérer beaucoup. Amies, associées, Betty Richoux, 26 ans, et Ornella Mayassi, 28 ans, dont le nom de « gang » est formé des dernières syllabes de leurs prénoms, semblent être devenues les conseillères en image les plus en vue du moment, sur le web du moins.

Leur recette ? De courtes vidéos, où on les voit, en duo, en voiture, danser sur des tubes de musique afro-urbaine, qui ont servi de rampe de lancement à leur émission le #TYLASHOW sur Youtube, dont des extraits sont en ligne tous les mercredis à 18 heures.

Pêche d’enfer, chorés et mises impeccables… Ces deux femmes-là savent (s’)enjailler au point de faire des dizaines de milliers de vues à chaque fois. Mais comme le note la blogueuse Perle, les concepts de la vidéo en voiture ont été repris à des Australiennes qui ont buzzé en début d’année, celui du TYLA SHOW l’émission lancée début novembre sur YouTube, où elles sont entourées de trois autres jeunes femmes, rappelle l’émission TheForwomenshow.

Malgré la réutilisation de concepts validés par le public, l’accueil reste mitigé. Si des internautes adorent,

 

 

 

d’autres déchantent. « TYLASHOW avait tout pour devenir LE rendez-vous ‘entre copines’, explique Wilfried qui les a découvertes sur les réseaux sociaux. C’est pétillant, spontané mais ça manque de profondeur dans les sujets pour l’instant. » Verdict de Jemima qui dit avoir regardé tous les shows : »Elles ont fait du bruit pour pas grand-chose. »

Pour Wilfried, « le divertissement , sorte de réunion entre copines où elles parlent des relations hommes-femmes, peine à trouver sa cible », peut être parce que les teasers cadrent mal avec ce qu’elles font au final ? Pour Jemima, si les TYLA veulent conseiller et aider, elles s’y prennent mal. « On voit juste une bande de filles jolies bien maquillées, bien habillées. C’est tout. La fille/femme qui se sent mal dans sa peau va juste les regarder avec envie », pressent-elle.

Pire, malgré l’image positive que les #TYLA disent vouloir délivrer  à coup de slogans comme #impossiblenestpasafricain, « leurs vidéos, c’est une bande de filles qui en kongossent-font des commérages sur- d’autres, analyse Jemima. En quoi s’asseoir et rire des filles sur Instagram va aider certaines femmes à s’accepter ? « , référence à une vidéo –désormais supprimée-qui avait marqué du fait de sa contradiction : professer qu’on doit s’accepter telle qu’on est et parler des « gros ventres » de certaines femmes.

Wilfried et Jemima s’accordent sur une chose : notamment au niveau technique, les vidéos vont en s’améliorant, les rires sont moins forcés, sans doute suite aux commentaires des internautes, critiques mais encourageants depuis le départ.

Il faudra sans doute attendre de voir (enfin !) les émissions en entier pour statuer définitivement sur le cas TYLA.