VIDEO – Black History Month à la française en musique, une sélection de l’historien Amzat Boukari

Pour clôturer le mois de l’histoire des noirs, nous avons demandé à l’historien panafricain Amzat Boukari, auteur du livre Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme, de nous proposer une sélection de 10 titres pour célébrer le BHM version française.

Après avoir parlé figures noires marquantes du monde francophone avec Maboula Soumahoro et retenu quelques blogs français célébrant Black History Month , place pour un petit cours d’histoire en musique à travers une playlist concoctée par l’historien Amzat Boukari, docteur du Centre d’études africaines de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et auteur du livre Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme.

Tonton David, Peuples du monde (1990).

« C’est l’hymne raggamuffin qui rappelle que la génération précédente a lutté. J’apprécie la référence très significative à Marcus Garvey. »

I AM, Tam-Tam de l’Afrique (1991)

« Le texte de Shurik’n posé sur les tam-tams et les samples de Stevie Wonder et Isaac Hayes fait voyager dans l’histoire de l’esclavage avec finesse et intelligence. »

Zebda, Le bruit et l’odeur (1995)

« Zebda déconstruit le regard de borgne sur l’histoire de l’immigration. Les faussaires courent après l’original pendant que les populations visées et stigmatisées cherchent juste à s’en sortir. »

Collectif des 11’30’’ contre les lois racistes (1997)

« Un cours d’histoire du droit des étrangers par un collectif de rappeurs, un projet militant. Toujours d’actualité. »

X-Men, Retour aux pyramides (1997)

« Un extrait de la BO d’un film qui a posé l’étiquette « jeune des cités ». Un morceau assez peu connu, costaud et référencé, qui dérange, avec un appel à revenir à l’équilibre des pyramides d’Egypte. »

Edith Lefel, Apartheid (2002)

« Cette chanson contre l’apartheid composée en 1986 par le regretté Paulo Rosine est reprise par son groupe Malavoi avec Edith Lefel. Une cause parmi les nombreuses autres défendues par ces ambassadeurs d’une musique afro-caribéenne dénigrée par les médias. La preuve étant le décès d’Edith Lefel en janvier 2003, un mois après ce concert, qui a été annoncé en cinq secondes comme un banal fait divers à la fin d’un journal télévisé alors qu’elle était la chanteuse préférée d’une grande partie de la communauté antillaise. »

MC Solaar, Les colonies (2001)

« Les textes de MC Solaar sont des bijoux de conscientisation politique et sociale, des chevaux de Troie qui détournent la langue française. Le mépris subi par les Noirs en France est le reflet du dénigrement de l’histoire de l’Afrique. On a connu les colonies, on connaît actuellement une recolonisation. Un appel à la réflexion et à l’action, loin de l’excitation et de l’agitation stérile du rap contemporain. »

Casey, Chez Moi (2006)

« Tout simplement parce que c’est chez moi aussi, et qu’il s’agit de connaître et reprendre les combats menés par Frantz Fanon, Aimé Césaire, Eugène Mona et Ti Emile. La Martinique est Afrique. Une chanson anticolonialiste qui exalte la dignité d’être nègre. »

Christine Salem, Listwar (2010)

« Jouée clandestinement sous l’esclavage par les Africains de La Réunion et des îles de l’Océan Indien, la musique maloya est interdite par les autorités jusqu’au début des années 1970 pour des raisons politiques. La fin de cette chanson puissante de Christine Salem explique le problème de l’histoire et de la revendication identitaire. »

Kery James, Lettre à la République (2012)

« Kery James en a fait d’autres qui ont encore plus de sens, y compris avec Ideal J, mais cette chanson est dans l’air du temps. Elle est peut être un peu légère sur la forme, mais idéale pour lancer un débat sur l’histoire de la République. »

 

AUDIO – Clumsy Book Club, le cercle de lecture d’une blogueuse

LITTERATURE – L’Afro a rencontré des créateurs de clubs de lecture afro pour parler livres, identités, auteur.e.s afro. Après Laurie Pezeron, Beata et Isabelle, c’est aujourd’hui Clumsy qui nous présente son book club.

Diariatou Kébéconnue sur le web sous le pseudo Clumsy– a commencé par écrire sur un blog où elle s’adresse aux futures mamans noires, n’ayant pas trouvé son bonheur sur la toile lorsqu’elle était enceinte. A côté de ça, c’est une amoureuse des livres. Elle décide donc en 2015 de lancer une première session de discussion littéraire à Paris. La prochaine –prévue le 5 mars–  portera sur la place des femmes noires en France et s’articulera autour de son livre Maman noire et invisible.

Clumsy explique d’où lui est venu l’idée : « c’est en regardant Strolling de Cécile Emeke »

Elle explique son rôle durant une session de discussion.

Clumsy : « Le but n’était pas de libérer la parole comme ça mais je me rends compte que ça sert aussi à ça »

Et dans le futur ?

#Unjourunacteurafrofrancais #8 : Yann Gael

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Yann Gael.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons les mettre en valeur, à la suite d’autres, justement parce qu’il peut être difficile de savoir où et quand illes jouent.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Yann Gael.

yann gael
Yann Gael © Adéquat

Yann Gael est né en 1986.

Au cinéma, on a pu le voir notamment en 2015 dans L’Astragale, le film de Brigitte Sy, avec Leïla Bekhti. Il a également joué dans de nombreux courts-métrages, dont Le Retour de Yoann Kouam en 2013, pour lequel il a reçu différents prix.

Le comédien s’épanouit notamment sur les planches, où il a créé le rôle de Chocolat dans une mise en scène de Marcel Bozonnet en 2012, avant le film de Roschdy Zem, donc et Omar Sy dans le rôle-titre.

Pour de nombreux téléspectateurs, depuis 2014, il est Sébastien Le Tallec, un policier dans la série Duel au soleil, aux côtés de Gérard Darmon. Il sera également dans la fiction télé Rose et le soldat, de Jean-Claude Flamand Barny, -Neg Marron, Tropiques Amers-, avec Zita Hanrot, Fred Testot, Pascal Légitimus, et Jocelyne Béroard, sur France 2.  

En mars 2016, le comédien tournait un téléfilm à Rome pour la RAI.

On le retrouve dans le rôle principal du téléfilm en deux parties Le Rêve Français réalisé par Christian Faure aux côtés d’Aïssa Maïga, Firmine Richard, Jocelyne Béroard ou encore Ambroise Michel. Il sera diffusé sur France 2 le 21 et le 28 mars 2018.