#Unjouruneactriceafrofrançaise #18 : Shirley Souagnon

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Shirley Souagnon.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons mettre en valeur, comme d’autres le font, mais à notre manière, les comédien.ne.s noir.e.s en France.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Shirley Souagnon. 

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Shirley Souagnon est née en 1986.

Après une carrière de basketteuse, qui la mène jusqu’au Texas, elle débute au cinéma et sur les planches. Elle écume les scènes des festivals et les médias, pour lesquels elle sera souvent chroniqueuse comme au Mouv’ première mouture ou Europe 1. Le grand public la découvre dans l’émission de Laurent Ruquier On N’Demande qu’A en Rire, dans laquelle elle apparaîtra de 2010 à 2012.

A la télé, elle a été vue notamment dans la série Engrenages; au cinéma dans Le Feu sacré d’Arthur Joffé, en 2015.

Shirley Souagnon monte sur scène avec ses one woman shows Sketch Up ou encore Free!, le dernier en date, qu’elle joue jusque fin avril 2015 au Sentier des Halles à Paris.

En tan que productrice, elle prépare une émission Le Shirley Souagnon Show, bientôt visible sur la plateforme de streaming Afrostream.

#unjourunacteurafrofrançais #17 : Jacky Ido

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Jacky Ido.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons les mettre en valeur, à la suite d’autres, justement parce qu’il peut être difficile de savoir où et quand illes jouent.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Jacky Ido.

Jacky Ido © ABC/Craig Sjodin
Jacky Ido © ABC/Craig Sjodin

Jacky Ido est né en 1977.

Il se fait connaître sous le nom de John Pucc’cholat en tant que slameur.

Il apparaît entre autres sur Midi 20, le premier album de Grand Corps Malade tout en entamant en parallèle une carrière de comédien et de réalisateur, entre la France, l’Allemagne, les continents africain et américain.

À la télé, il a joué le rôle de Koyaba dans la mini-série Tropiques Amers aux côtés de Fatou N’Diaye en 2007. En 2014, il incarne Leo Romba dans Taxi : Brooklyn, la version américaine et télévisuelle du film Taxi. Il n’a pas quitté les petits écrans américains puisqu’il est désormais l’inspecteur du FBI Jules Dao dans The Catch, la nouvelle série de Shonda Rhimes, connue pour ses succès tels que Grey’s Anatomy, Scandal ou encore How To Get Away With a Murder. 

Les Américain.e.s peuvent la voir depuis sa première diffusion sur ABC le 24 mars 2016.

Au cinéma, il a joué dans La Massaï Blanche de Hermine Huntgeburth en 2005. En 2008, il a eu un rôle dans Aide-toi le ciel t’aideraaux côtés de Mata Gabin notamment, dans Inglorious Basterds, le film de Quentin Tarantino en 2009, Radiosstars de Léonard de Vitry. Il a également été l’une des voix pour Aya de Youpougon, le film adapté de la bande dessinée de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie. Il a également joué dans De l’autre côté du mur de John Burd en 201 ou encore Salaud, on t’aime de Claude Lelouch en 2014.

Il continue sa carrière entre les différents continents et a récemment été à l’affiche du film américain In the morning de Nefertite Nguvu.

Il joue Charles, rabatteur en chef dans le film La Vie de Château, en salles le 9 août 2017. Son frère, Cédric Ido, réalisateur et comédien, le co-réalise avec Modi Barry.

DÉBAT – La place des comedien.ne.s noir.e.s dans le cinéma français : Ce qui vous attend le 29 mars 

 

Pour notre seconde soirée de discussion qui se tiendra le mardi 29 mars à La Manufacture 111, le thème sera la place des comédien.ne.s noir.e.s sur les écrans français. Parmi nos invités, la journaliste Claire Diao, le réalisateur Jean-Pascal Zadi, les comédiennes Shirley Souagnon – à l’initiative de la plateforme Afrocast – et Annabelle Lengronne.

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Pour que vous ayez une idée de comment va se passer la soirée, on vous la présente en détail.

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                                             DEROULEMENT DE L’EVENEMENT

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Dès 18h45 : possibilité de dîner pour ceux qui nous l’auront précisé par mail. Celleux qui ont opté pour le billet couplé avec l’exposition pourront en profiter pour la visiter. Compter 1h-1h15 pour la visiter de manière complète.

19h30 : accueil au bar de la Manufacture 111. Il est possible de prendre un verre et de l’emmener ensuite dans la salle où aura lieu la discussion

20h : début de la discussion dans l’auditorium

21h : pause

21h15 : reprise de la discussion

22h : fin

Retrouvez l’événement sur Facebook.

Il est encore temps de prendre vos places, par ici !

Il y a deux tarifs d’entrée :

5€ : débat

8€ : débat + exposition « Street Dance, une brève histoire de la danse hip-hop »

Vivement mardi !

VIDEO – Les humeurs musicales de Rosie, journaliste et peintre, accro de « feel good » musique

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Après la rédaction, c’est au tour de Rosie Gnk, journaliste et artiste peintre de nous faire part de ses états d’âme musicaux. Les artistes qu’elle peint, de Marvin Gaye à Stevie Wonder, témoignent à quel point la musique rythme sa vie.

1. Le son coup de coeur du moment :  

Plage 84  avec « A night with her ».  jeune pousse du label tourangeau Roche, essentiellement du travail sur machines.  … gros coup de coeur général pour la plupart des artistes du label ( FKJ, Darius, Kartell, etc…)

 
2. Le morceau qui motive :  
Les 2.28′ d’intro de l’album « Connected » de Foreign exchange.  Ce morceau n’est que pure gratitude du moment présent. Une reconnaissance pour ce qui est acquis comme ce qui est fragile et temporaire. C’est cette gratitude du « peu » qui m’anime et me motive vers le « plus ».
 
3. Le son pour accompagner un coup de blues : 
 
Talib Kweli et le brésilien Seu Jorge sur le titre  Favela Love. le mariage du hip hop et la mélancolie du fado sont ensemble évidents sur cette complainte.
 
4. Le son qui détend  :
 » The Lung » des Hiatus Kayote. Des australiens à l’ univers très chimérique  et futuriste.  Ce titre joue sur la polyrythmie ( comme l’ensemble de l’album Choose your Weapon) .  Il ressemble au souffle, file en musique la métaphore de la respiration qui s’emballe puis retrouve la constance. C’est beau car c’est fait de façon très mélodieuse.
5. Le son qui réveille :
Chaka Khan feat Mary J Blidge « Disrespectful » elle m invite à être un peu moins stoïque face aux foutaises des gens au quotidien lol .
 
6. Le son qu’on écoute tous les jours (ou presque) :
Mes très nécessaires 60 minutes  432 Hertz Music. Musique qui invite à la méditation profonde.
7. Le son qui nous a eu à l’usure : 
il y a énormément de titres que j’ai énormément écouté… Mais je ne suis jamais usée. Je les laisse décanter pour pouvoir à nouveau les apprécier dans quelques temps. Comme  Magic Cup  de Gregory Porter.
8. Le son anthem :  
« The Charade » de D’angelo. Parce qu’il escorte à la dissidence politique et l’ (r)éveil social . Le texte est puissant,  de guerre lasse et désolé.
 
9. Le son qui émoustille :
« Undress me now » de Morsheeba. Parce que Skye Edwards  EST  emoustillante !
 
10. Le son qu’on a honte d’aimer :
J assume tout  ahah !
 
11. Le son qui nous fait rire :
J’en ai bien un mais c’est de l’ordre de la private joke…et qui à la base n’est pas drôle du tout !
 
12. Le son auquel il ne faut pas toucher :
« The Ghetto » de Donny Hathaway. un titre enregistré en live en 1972. Rien que ça, ça le rend parfaitement intouchable, gravé dans l’ histoire, lui et toutes les belles  imperfections du jeu sur scène: Le morceau fait 12 mn,  Cest un vrai marathon! Pour moi, il n’y a pas  meilleur bassiste au monde  que Marshall Hawkin.
 
13. Le son qu’on a dans la tête, là, tout de suite :
Là, tout de suite ?  » Seed »  de Georgia Ann Muldrow !
14. Le son qu’on a saigné et qu’on ne supporte plus:  
« Freek’n you » de Jodeci.  Parce que certains titres de newjack vieillissent plus ou moins bien et prennent vraiment cher avec le temps ! Sans doute parce qu’ils nous rappellent que nous aussi, on vieilli !
 
15. Le son qui nous énerve/nous agresse :
je n’en vois aucun.. je me tiens à bonne distance de ceux là.
 
16. Le son qui nous émeut : 
 » Collector » de Christophe ft Cascadeur. La justesse et la simplicité de Christophe lui donnent une classe folle.  Sans  trop d’éclat ni d’effet, c’est la marque des grands. Less is more…
 
17. Le son qui nous ambiance:
« Got to give it up » de Marvin Gaye. Le titre est parfait pour foutre le feu à la baraque et danser sur ses cendres dans l’indifférence générale.

INTERVIEW – Rokhaya Diallo : « #Coupablesdetrenoirs est un film sur les Etats-Unis »

ENTRETIEN – L’éditorialiste et militante antiraciste Rokhaya Diallo présente un nouveau documentaire, « De Paris à Ferguson : coupables d’être noirs », à découvrir ce mercredi 23 mars à 20h50 sur France Ô. Elle nous conduit dans les rues de Ferguson où le mouvement #BlackLivesMatter et d’autres associations ont repris le combat de Martin Luther King Jr et Rosa Parks mené à la sauce 3.0.

En 2013, dans « Les marches de la liberté »,  Rokhaya Diallo invitait de jeunes activistes afro-américains à Paris pour rencontrer les marcheurs de 1983 en France. Le documentaire évoquait la marche de Washington de 1963 en plein mouvement des droits civiques aux Etats-Unis où Martin Luther King Jr prononça son légendaire « I have a dream ». Dans « De Paris à Ferguson : coupables d’être noirs », la militante antiraciste fait le chemin inverse et retrouve ses camarades activistes afro-américains sur leur territoire. L’occasion de mettre en parallèle situation française et américaine.

Pour le voir en replay http://pluzz.francetv.fr/videos/investigations_,137015169.html

Dans le documentaire, vous parlez beaucoup des moyens utilisés dans les luttes par les militant.e.s noir.e.s américain.e.s. Quels sont-ils en France ?

En France, les militant.e.s ont pas mal investi les réseaux sociaux. C’est un terrain d’expression nouveau pour cette génération. Internet permet à des organisations d’être plus visibles, il y en a certaines dont on n’aurait peut-être jamais entendu parler. Cet espace permet de sortir du sérail médiatique dans lequel on aime convier les bons clients. Mais ce n’est pas tout, il faut continuer à se rassembler physiquement. Les Y’a Bon Awards par exemple, c’est une forme de rassemblement, bien que l’événement se veut humoristique et utilise les codes des émissions télé, le discours y est politique. Les réseaux sociaux ont permis d’ailleurs de rassembler du monde pour la Marche pour la dignité et contre le racisme du 31 octobre dernier.

En parlant de la Marche du 31 octobre 2015, quel impact a-t-elle eu à votre avis ?

 Je pense que c’est le début d’un mouvement pour les associations qui, contrairement à certaines comme SOS Racisme, sont autonomes du pouvoir. Cela a permis aux participant.e.s de mesurer leur force. La marche a été suivie, il y avait du monde dans les rues aux côtés des familles de victimes et des organisateur.ice.s : c’était du concret. Il y a eu une vraie mobilisation et des discours puissants ; c’est rare de voir ça avec des organisations proches du pouvoir.

Dans l’introduction de votre film, vous expliquez que la presse française parle volontiers des violences policières dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis et est plus frileuse pour parler de celles qui existent en France. Pourtant, vous vous concentrez surtout sur le cas américain …

Je fais un film sur les Etats-Unis. J’ai des liens avec ce pays et j’ai eu envie de comprendre ce qu’il se passe en ce moment là-bas. Comme le dit Rahiel dans le film, il faut avoir une compréhension globale. Je parle donc d’une question globale. D’ailleurs, dans le titre, je dis « coupables d’être noirs » mais je cite des noms de victimes de violences policières peu connues en France et qui ne sont pas toutes noires, à l’instar d’Ali Ziri.

Le but de ce documentaire est de créer des ponts. Je suis allée à Ferguson et à ma connaissance, il n’y avait pas de médias français là-bas. Certains des intervenants sont des personnes que j’vais invité à Paris,  et qui ont pu rencontrer des associations militants en France, Rahiel a rencontré  Ferguson in Paris par exemple. Rahiel dit à un moment dans le film qu’il faut connaître les Mike Brown français. Il est important de communiquer, notamment sur les moyens mis en oeuvre pour lutter. En France, on va plus sur le terrain juridique ce qui n’est pas la stratégie des américains.  Chaque pays a ses spécificités, il ne faut pas se leurrer mais on peut échanger. Pleins de rencontres se sont faites sur le terrain.

La religion revient beaucoup tout au long du film. Comment avez-vous ressenti le rapport entre la foi et le combat mené par les militants ?

La religion occupe une place très importante aux Etats-Unis. On entend parler de Jésus toute la journée, ce qui interpelle quand on vient de France ! Cela dit, les églises noires, qui étaient incontournables au sein de la communauté noire pendant le mouvement des droits civiques, ont perdu leur force de l’époque. L’une des principales raisons, c’est qu’elle peine à intégrer la communauté LGBT qui se sentent exclues. Mais comme on le voit dans le film, certaines églises se remettent en question et deviennent de plus en plus inclusives.

Pour en revenir à la France, au bout de 10 ans d’activisme en France, quel bilan ?

Maintenant il y a des collectifs comme la voix des Rrom, le Cran, le CCIF, Stop au contrôle au faciès, qui sont minoritaires, pas  forcément soutenues par le gouvernement et ont recharpenté les luttes antiracistes. C’est assez nouveau. Il est vrai que le MRAP ou la LICRA mènent des actions judiciaires mais certains des combats qu’ils oublient sont menés par d’autres.  Le gouvernement, notamment Manuel Valls et Philippe Raviol, s’opposent aux organisations qu’ils disent communautaires. c’est une question de rapport de force. Dans les institutions, on a le défenseur des droits qui nous soutient et va du côté des victimes.