MUSIQUE – « Jump in (Cross the line)’, le nouveau titre de M.I.A. avec Anoushka Shankar

NOUVEAU TITRE – M.I.A. a sorti Jump in, un nouveau titre avec Anoushka Shankar. Le début d’autres collaborations pour son projet à venir Mahtadatah ?

On était occupé à lire des articles-canulars le 1er avril, du genre de ceux qui annoncent l’arrivée du deuxième album de Frank Ocean, que la sortie d’un nouveau titre de M.I.A. nous a échappé. La  rappeuse s’associe avec Anouschka Shankar, fille de Ravi Shankar et musicienne hors-pair sur le titre Jum In (Cross the line). Un titre qui devrait se retrouver sur Matahdatah, son cinquième album, dont la date reste inconnue.

Dans ce titre explicite, comme dans Ola, posté sur son soudcloud il y a peu, M.I.A. continue de filer la métaphore sur la frontière, les limites spatiales et psychologiques, encourageant à les franchir.  Le plus intéressant, outre l’alliance de ces deux artistes, qui se ressemblent plus qu’il n’y paraît pour certain.e.s, pour leurs connexion avec Londres, un père aux activités musicales ou politiques importantes et  leur relation avec l’Inde et sa musique en tête : le mode de sortie du titre.

Au début du morceau sur la vidéo que nous avons postée, on peut entendre le tag mia.boards.net, le forum dédiée à la chanteuse. Elle y poste toutes ses actualités et centralise toutes ses activités sur les réseaux sociaux. Preuve que le old school est la new school ; les forums ont permis d’évoquer et de faire avancer la société civile sur de nombreuses thématiques, comme nous le rappelions dans notre papier sur le nappy.

Comm’ et engagement sont toujours liées, surtout chez les artistes. C’est sur cette plateforme que l’artiste a évoqué son partenariat pour H&M sur le projet que l’entreprise mène depuis quelques temps sur le recyclage des vêtements.

MIA

Gageons qu’elle y annoncera ses futurs projets musicaux, qui promettent sans doute d’autres collaborations tout aussi intéressantes… #staytuned

Collectif Egalité, #Damonsplaining… : tout ce qu’on n’a pas pu aborder le 29 mars

DEBAT -Le 29 mars, vous aviez été nombreux.ses à venir discuter avec Shirley Souagnon, Annabelle Lengronne, Claire Diao et JP Zadi de la place des comédien.ne.s noir.e.s en France à la Manufacture 111. Et on avait seulement deux heures. Retrouvez ici ce dont on n’a pas pu discuter ce soir-là 🙂

Le collectif Égalité pointe du doigt le manque de diversité dans le cinéma français (février 2000)

Nous avons ouvert la discussion du 29 mars, qui réunissait Shirley Souagnon, Claire Diao, Annabelle Lengronne et JP Zadi en rappelant que la problématique de l’invisibilité des comédien.ne.s noir.e.s ne date pas d’aujourd’hui et que la presse française en a volontiers parlé concernant les États-Unis sans trop insister sur ce qu’il pouvait bien se passer ici.

Pour amorcer le débat, nous aurions voulu diffuser la vidéo dans laquelle le collectif Egalité, avec Calixthe Beyala et Luc Saint-Eloy comme fers de lance, s’invitent au 25ème anniversaire des César.

On vous en avait parlé ici, quand nous nous étions penchées sur la polémique autour de l’absence d’animat.eur.rice.s noir.e.s.au lancement de la chaîne BET France en novembre 2015.

On aurait voulu revenir dessus avec vous qui étiez là lors de notre rencontre du 29 mars.

Qui se souvient de ce moment historique ? Pourquoi toujours cette difficulté, peu importe le domaine, à transmettre et à rendre des initiatives pérennes ? Qu’est-ce qui a été entrepris depuis par les institutions ?

Matt Damon explique ce qu’est la diversité à la productrice Effie Brown (septembre 2015)

On aurait souhaité pouvoir aborder une polémique qui a fait grand bruit aux États-Unis.

En septembre 2015, une affaire a fait grand bruit aux Etats-Unis. Cela se passe sur la chaîne HBO, dans le cadre de l’émission « Project Greenlight », une série documentaire dans laquelle Matt Damon et son acolyte Ben Affleck permettent à un.e. réalisat.eur.rice de  faire son premier film en mettant à disposition toute une équipe de tournage. Dans l’équipe, Effie Brown, productrice de film, noire, qui a notamment travaillé sur le film Dear White people.

La jeune femme, seule invitée « issue d’une minorité », soulève la question des rôles stéréotypés et du manque de diversité dans le projet.

Ce à quoi Matt Damon répond que la diversité se fait au sein du casting et non au sein de l’équipe de production du film. La polémique a été cristallisée sur Twitter par le hashtag #DAMONSPLAINING pour ne pas dire « whitesplaining », ce moment où une personne blanche explique ce qu’est le racisme par exemple à une personne qui est noire, asiatique ou autre. On notera que le programme était diffusé le dimanche soir à une heure de grande écoute.

Par la suite, la productrice Effie Brown affirme qu’on l’a incité à se taire, sous prétexte qu’elle ne pouvait pas « s’attaquer à un chouchou d’Hollywood ».

Cette affaire soulève pas mal d’interrogations. De quelle marge de manœuvre dispose-t-on face à de grands noms qui ne se préoccupent pas des questions de diversité et de clichés ? Une personne noire qui travaille au sein de cette industrie est-elle l’éternelle « token » (caution) ? Comment faire changer les mentalités dans ce domaine majoritairement blanc ?

Un début de réponse quant à la façon d’améliorer les choses ?

Effie Brown estime que pour que les choses évoluent dans ce milieu, et éviter de « faire le jeu du système que l’on dit vouloir changer »,  il faut faire 3 choses : recruter, encadrer et investir. Qui serait apte à le faire ? Où trouver les fonds ?