All we want pour 2017 is…

PROJECTION – L’année dernière, on souhaitait l’impossible. Comme de nombreuses choses se sont réalisées, et qu’on est encore là pour le constater, on remet ça. Cap sur 2017 !

2016, déjà, ça a été la première année d’activité du blog. Et on n’en revient pas à quel point elle a été riche et mouvementée. C’est comme si, après avoir vu grandir notre petit.e, l’avoir couvé.e, vu.e pousser, on avait décidé de la.e mettre à la crèche. Et que pour notre plus grand plaisir, la rencontre avec les autres s’était hyper bien passée. On arrête là la métaphore, mais franchement, lafrolesite.wordpress.com a bien grandi et on en est fières !

Il peut d’ailleurs encore grandir grâce à vous. Si vous souhaitez contribuer, n’hésitez pas, contactez-nous ! 

Grâce à vous, nos cinq événements avec Leïla Sy, Annabelle Lengronne, Shirley Souagnon, Claire Diao, JP Zadi, Kendra Yukiji, Amandine Gay, Nicky Lars, Célia Wa, Carolina Arantes, Mélissa Laveaux, Chrysogone Diangouaya, Merci Michel, Kiyemis… ont été un succès !!

Pour 2016, on n’osait plus espérer l’album de Frank Ocean… Et on a finalement eu droit à Endless et Blonde. 

Mais pour 2017, on souhaite :

-que Solange Knowles vienne se produire d’urgence en France. Pour entendre Cranes in The sky, Mad et même Losing You en live. Frank Ocean et Childish Gambino aussi, du coup

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-que les fans du Tyla Gang arrêtent de déprimer.

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Oui, depuis que les deux coachs en image ont opéré un virage à 360°, passant d’entrepreneures aux envies d’être « vues à la télé » à prédicatrices marchant dans les pas de Jésus de Nazareth, -et qu’elles ont donc arrêté leur émission, leurs comptes insta respectifs et les interviews aux médias païens-, leurs followers sont à bout.

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Ni les déclarations controversées de l’une d’elle sur le lien entre sa sexualité et sa pratique de la religion musulmane- oui même nous, ça nous fait bizarre d’écrire ça-, ni la disparition subite de l’autoproclamé « gang le plus recherché » ne les apaise. Même s’il est loin désormais le temps, où elles étaient en TT sur Twitter, les Tyla continuent de coacher les gens mais côté foi et ont donc réorienté leur marché. Et pour le moment, il va juste falloir l’accepter.  tyla-insta-Que Rachel Dolezal ne sorte plus de livre, ni ne fasse d’apparitions publiques pour réaffirmer qu’elle est noire. Parce qu’on voit bien qu’il y a un souci. Le plus gros ? C’est que les médias américains lui tendent le micro. Def

-Que cessent une fois pour toute les crimes policiers que ce soit aux États-unis ou en France dont le symbole le plus récent est Adama Traoré

-Que Kanye West ne…

-Que le film d’Amandine Gay, Ouvrir La Voix, qui donne la parole à des femmes noires de France et de Belgique soit 1) vu par tou.te.s les noir.e.s en France 2) par tous les autres 3) distribué et diffusé dans le monde entier 4) absolument kiffé partout. C’est presque déjà le cas, mais le redire n’est pas de trop

– Que Ne manque pas ce train le film de Leïla Sy, son premier long dont le scenario est écrit par le rappeur Kery James, soit aussi beau, stimulant et intéressant que son travail sur les clips

-Qu’on ne perde pas de temps à donner de la visibilité à Henry de Lesquen. Non ? Si. Vous vous demandez vous-mêmes qui c’est. Nous aussi. #Tesquihenry (en vrai on sait qui c’est : un troll raciste, dont on dit qu’il « dérape ». Le genre du pire, quoi.)

-Qu’on arrête de confondre les gens. Papa Wemba, décédé cette année, ce n’est pas le chanteur du groupe Magic System, Terrence Howard (Empire…) ce n’est pas Cuba Gooding Jr, bien qu’ils soient tous les deux acteurs. Bah non, non, pas du tout. Du coup, pour 2017, on se répète que tou.te.s les noir.e.s ne se ressemblent pas, comme ça on respecte les personnes et leurs familles

-Que l’on voit davantage de diversité dans les teintes de mélanine sur les podiums, à la télévision, dans les magazines … on dit notamment merci à Khoudja Diop

-Que davantage de webséries que l’on suit depuiiiis trouvent leur place en télé comme Insecure d’Issa Rae ou du moins continuent à se développer pour montrer un panel de Noir.e.s ordinaires, loin des clichés habituels. En France, on continuera à suivre Harold Varango à l’origine de l’excellent Persuasif

-Qu’Annabelle Lengronne gagne le César de la révélation de l’année. Ce n’est un secret pour personne, mais on adore cette comédienne, qui a été vue notamment La Fine équipe et depuis le début du blog, on suit son parcours particulièrement avec attention

-Que les guides Little Africa, qui dévoilent le côté afro de Paris, se vendent toujours plus !

-Que Gaël Faye continue son épopée littéraire

Galerie

EN IMAGES – Bref, on a organisé la projection du documentaire « Ouvrir la Voix » d’Amandine Gay au Centre Curial

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RETOUR – Pour notre dernière rencontre de l’année, le 15 décembre, on a projeté Ouvrir La Voix d’Amandine Gay au Centre Curial, avec l’ADEAS. Deux des intervenantes du film étaient présentes pour participer au débat qui a suivi.

Nous avons eu la chance de pouvoir projeter le documentaire d’Amandine Gay Ouvrir La Voix le 15 décembre 2016 au centre Curial ( Paris XIXe). Voici quelques photos  et une vidéo de la soirée, du public, du débat qui a suivi avec la réalisatrice et deux des femmes qui témoignent dans le film.

Un grand merci à l’ADEAS, au Centre Curial et surtout à la réalisatrice Amandine Gay qui a accepté de venir parler de son film, à Kiyemis et « Merci Michel » qui sont dans le documentaire et ont fait le déplacement pour participer à l’échange post-projection avec le public.

Cet événement est le dernier de l’année pour L’Afro. On voulait remercier aussi tou.te.s les spectacteur.ice.s. pour leur engouement pour le film. Le débat qui a suivi était riche et plein de bienveillance.

crédits photos: Aboubacar Naby Camara -qui mérite un remerciement spécial pour avoir grandement contribué à faire de cette soirée un succès !-.

Et pour la vidéo -toujours signée Aboubacar Naby Camara- c’est par ici !

INTERVIEW – Amandine Gay présente « Ouvrir La Voix » : « L’aspect esthétique de mon film est important »

EVENEMENT – On attendait sa sortie et on a la chance de le projeter. Réalisé par Amandine Gay, le film Ouvrir La Voix, qui fait témoigner des femmes afrodescendantes francophones pendant deux heures, sera diffusé, entre autres, au centre Curial (XIXe) le 15.12. On a parlé à la réalisatrice de ce documentaire attendu, qui a aussi un propos esthétique.

Il faisait partie des projets cinématographiques  très attendus dans le monde militant. Le documentaire Ouvrir La Voix, réalisé par Amandine Gay est terminé et va être projeté à Paris. L’Afro a la chance de faire partie des premiers à montrer le film, qui lui parait essentiel sur bon nombre de questions touchant les Afrodescendant.e.s, mais aussi pour sa forme esthétique. En attendant le 15 décembre, jour de la projection, on a pu en discuter un peu avec la réalisatrice.

« Ce film clôture dix ans de la période militante de ma vie« , nous avait confié en février 2015 Amandine Gay au sujet de son premier documentaire Ouvrir la Voix.

Comédienne et activiste suivie sur les réseaux sociaux, la réalisatrice trentenaire désormais basée à Montréal avait, à l’époque, réuni dans un bistrot parisien bon nombre d’Afrodescendant.e.s pour parler du film.

Amandine Gay © Enrico Bartolucci

La trame y est éminemment personnelle, de la prise de conscience d’être noire à son départ à l’étranger. « J’allais vraiment mal quand j’ai commencé Ouvrir la voix, après mes incursions décevantes dans des associations féministes ‘blanches’ et des projets artistiques inaboutis. Réaliser ce documentaire a été une manière de faire quelque chose de créatif et de partir de France sans aigreur« , nous explique-t-elle de sa cuisine canadienne. La question de la légitimité se posait aussi à elle qui, adoptée, a grandi dans un foyer familial blanc. « Ce doute s’est rapidement estompé, se souvient- elle. C’était incroyable de voir que les expériences que j’avais vécues étaient partagées par un grand nombre de filles. »

Ouvrir La Voix

Amandine Gay l’admet : ce que le film dit n’est pas totalement neuf. « C’est le constat que quelque chose n’a pas fonctionné depuis les années 1970 et l’émergence de ces questions« , souligne-t-elle.

La révolution d’Ouvrir la voix est dans la forme : pas d’expert.e.s blanc.he.s-, pour parler, comme souvent, à la place de celles qui vivent les problématiques liées au fait d’être noir.e en France. Ici, les militantes, citoyennes, animatrices de blog, chercheuse ou comédienne s’expriment sur le racisme, le harcèlement, l’école ou encore l’amour. Le tout, face caméra, dans un montage pensé comme une grande conversation entre filles.

La forme sert le fond, le tout alliant artistique et politique pour se réapproprier la narration ; les partis-pris cinématographiques, -absence de voix off, montage jumpsuit, pas de maquillage…- sont légion.

« Je suis aussi une artiste et je ne veux pas qu’on zappe l’aspect esthétique du film« , rappelle celle qui dit apprécier Lars Von Trier et son Dogme 95, un assortiment de règles de tournage favorisant l’absence d’artifices.

Le documentaire dure près de deux heures et n’ennuie pas. Si elle souhaite se consacrer à d’autres thématiques, comme la justice reproductive ou encore la santé plus largement, Amandine Gay promet que ce premier documentaire, en attente d’une distribution en salles de cinéma, ne sera pas le dernier. D’autres projets qui n’avaient pas pris forme en France pourraient être remis au goût du jour. « C’est ce que j’aime à Montréal : la possibilité d’entreprendre est plus simple. » On attend la suite avec impatience.

A VOIR AVANT NOTRE PROJECTION DU FILM, LE 15 DECEMBRE AU CENTRE CURIAL DE 18H A 22H

ci-dessous : les scènes coupées au montage qui donnent le ton des deux heures du documentaire. 

cet article a été initialement écrit et publié dans l’édition novembre-décembre d’Afriscope. 

#Unjouruneactriceafrofrançaise #3 : Annabelle Lengronne

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Annabelle Lengronne.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Si revient toujours la sempiternelle question de notre capacité à en citer plus de cinq, pendant ce temps, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui, lendemain de la cérémonie des Césars 2016 : Annabelle Lengronne.

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Annabelle Lengronne

Annabelle Lengronne est né en 1987.

Elle a joué au cinéma notamment dans Ombline de Stéphane Cazès, Les Kaïra (2012) de Franck Gastambide, Mercuriales (2014) de Virgil Vernier.

À la télé, elle a joué, entre autres, le rôle d’une avocate dans Boulevard du Palais (2012) ou la boxeuse Aya Cissoko à l’âge adulte dans Danbé, la tête haute (2014).

Au théâtre, elle a été dirigée dans Iphigénie à Aulis et Tambours sur la digue, deux pièces d’Euripide mises en scène par Hélène Cixous. Elle a également fait partie de la première distribution d’Afropéennes, mise en scène par Eva Doumbia.

Elle est l’héroïneprincipale du film La fine équipe de Magaly Richard-Serrano, avec Jackee Toto, Ralph Amoussou et Doudou Masta entre autres. Le film est dans les salles obscures depuis le 30 novembre.