
CLUBBING – Yannick Do nous a expliqué le concept de 97% Africa, la soirée qu’il organise de manière irrégulière le plus souvent à la Favela Chic (Paris 11e).
« Aussi bizarre que cela puisse paraître, je connais mal la scène afro-parisienne ! Je vais surtout dans les soirées dans lesquelles je mixe, comme les Yard ou la mienne, 97% Africa. Je l’ai créée en 2011, moins pour gagner de l’argent que pour me divertir. Je ne me retrouvais pas dans l’offre clubbing afro qui existait, trop « ambiance de papa », sauf dans les Groove Deluxe, où DJ VR, que je respecte, passait déjà de la musique ivoirienne.
Puis, je m’étais rendu compte que beaucoup de gens autour de moi ne connaissaient pas les musiques africaines, tellement nombreuses et riches mais pas assez diffusées à la radio, à la télé. Je voulais faciliter la tâche aux clubbers curieux et leur donner envie de découvrir plus.
Paris est un melting-pot. Je souhaitais des soirées qui ressemblent à ma génération.
J’ai grandi en France avec la soukouss, la rumba, le high-life et gamin, chaque été, je retournais au Togo, le pays de mes parents. 97 % Africa est née comme ça mais l’idée n’est pas de faire un copié-collé de ce que font les DJs au pays, -je n’oublie pas que nous sommes en France-, où je vais au moins une fois par an pour écouter de nouveaux sons et me ressourcer.
Dans mes sets, je joue 97 % de tubes actuels d’Afrique de l’Ouest, du Koffi Olomidé, du Davido, Extra Musica ; imparables. Les 3 % restants, c’est hip-hop et autres pour varier, ne pas me saouler, ni saouler les gens. Pas de régularité, je mixe quand j’ai envie, pour garder le plaisir et faire ça bien.
Pour rentrer, il suffit de venir comme on est ! Personne ne se fait recaler. C’est entrée libre, y a pas de système de bouteilles, ça enlève la pression à plus d’un fêtard.
Mes soirées brassent large, du directeur marketing d’une marque à Sonia Rolland au mec de cité.
Ce n’est pas un truc d’intello, ni de Noirs en mode « on marche entre nous ». Le but de ma démarche, c’est que jouer des musiques africaines devient une évidence au même titre que du rap ou de l’électro. Plus on est nombreux à organiser des soirées de ce genre, plus les DJs en joueront dans leurs sets, mieux les musiques africaines se diffuseront : c’est mon seul souhait ! ».
Pour guetter les prochaines dates sur son Instagram : @doyannick
Initialement publié sur Afriscope / Africultures
BONUS :