Festival des 3 continents 2019 : focus sur le cinéma afro-américain

Foxy Brown, Menace II Society, Daughters of the dust, Get out… des classiques et des exclusivités françaises au menu du cycle « le livre noir du cinéma américain » présenté dès le 19 novembre à Nantes.

Cinéphiles ou simple curieux.ses, si vous vous trouvez à Nantes du 19 au 26 novembre, on a un bon plan pour vous. Pendant ces quelques jours aura lieu la 41ème édition du Festival des 3 continents dédié aux cinémas d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Cette année, une rétrospective axée sur la représentation des afro-américains en présence de certain.es cinéastes. L’Afro vous fait gagner des places pour une des séances!

Spike Lee (source : 3continents.com)

« Le livre noir du cinéma américain », c’est une sélection réunissant plus de 40 oeuvres balayant près d’un siècle de courts métrages et de longs métrages comprenant fictions et documentaires. Le cycle nous plonge dans les années 20 et 30 notamment avec l’incontournable Oscar Micheaux, –à noter pour la première fois en France Birthright– et la multitalentueuse Zora Neale Hurston – avec son documentaire en exclu hexagonal Fieldwork Footage-, les années 60 et 70 avec les grands Gordon Parks et Melvin Van Peebles, en passant par les années 80 avec Haïlé Gérima et Spike Lee, les années 90 avec John Singleton et Julie Dash et des films de ces dernières années signés Jordan Peele, Raoul Peck ou encore George Tillman Jr.

Les rendez-vous à ne pas manquer :

  • les projections de Medea (1973) de Ben Caldwell et de As above, so below (1973) de Larry Clark en présence des réalisateurs dimanche 24 novembre à 20h et mardi 26 novembre à 17h
  • les séances de courts métrages en présence de la réalisatrice Fronza Woods vendredi 22 novembre à 16h et dimanche 24 novembre à 15h45
  • les projections de The horse (1973) et Killer of sheep (1978) de Charles Burnett en sa présence dimanche 24 novembre à 14h et lundi 25 novembre à 19h15
  • la conférence autour de la thématique « le livre NOIR du cinéma américain » avec l’ensemble des cinéastes présents : Charles Burnett, Ben Caldwell, Larry Clark et Fronza Woods. Lundi 25 novembre à 14h au Museum d’histoire naturelle. Le plus : l’entrée est libre.
  • la soirée au Stereolux sous le signe de la soul avec le documentaire Wattstax (1972) de Mel Stuart autour du « Woodstock noir », réunissant des artistes cultes du fameux label Stax (Isaac Hayes, Rufus Thomas, The Bar-Kays…) en hommage aux 34 morts lors des révoltes du quartier Watts en 1965, où la population exprimait sa colère face à la quotidienne violence policière. Le film donne également la parole à ses habitant.es. Il a été nommé au Golden Globes en 1974. La séance sera suivie d’un concert de l’artiste Bilal, l’un de celleux qui a repris le flambeau musical avec brio. ça se passe lundi 25 novembre à 20h30 et on vous fait gagner 6×1 places pour cet événement ! Pour participer et tenter votre chance au tirage au sort, répondez à cette question : quel est le nom du dernier album de Bilal ? Vous avez jusqu’au mercredi 20 novembre 20h pour jouer en nous envoyant un mail à l.afrolesite@gmail.com avec comme objet « jeu concours Wattstax x Bilal ». Bon courage !

TELE – L’Afro est resté une semaine devant BET France : Patience au commencement.Vraiment. 

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RÉCIT- BET (Black Entertainment Television) est arrivée en France mercredi 17 novembre, avec des promesses : des programmes présentant la crème de la crème de la « Black culture », des séries en exclusivité française, du divertissement…

Le jour même du lancement, notre histoire avec BET a commencé. Comme vous, sur les réseaux sociaux. Vous nous avez raconté, nous vous racontons devant vos écrans, nous racontons ce qu’on a vu, avec une question en tête : qu’est-ce qu’on peut trouver (ou pas) sur BET France, chaîne américaine arrivée mi-novembre dans les foyers français  ?  

*Du doublage

On commence notre binge-watching  par un épisode de Real Husbands of Hollywood , une parodie de télé-réalité avec Kevin Hart en personnage principal entouré de ses amis du showbusiness : Robin Thicke, Nick Cannon, mais aussi Common qui fait une apparition. 

Nous avons le droit à un doublage en français comme il en existe tant d’autres sur MTV (qui fait partie du groupe Viacom tout comme BET). C’est-à-dire des voix clichés et loin d’être parfaitement synchronisées. 

Même chose pour Nellyville. Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se font pas attendre.

 

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Et Perle, contactée par L’Afro, d’ajouter que la VF l’a empêchée de tenir jusqu’à la fin.  Elle nous a également expliqué qu’elle ne s’attendait pas à ce que la chaîne ne diffuse « qu’une suite de séries et de télé-réalités. » On s’accroche mais on se sent seules du coup face à l’écran. 

*Du « déjà vu »

Après 2 ou 3 épisodes, on mate aussi 3 épisodes d’Un plan d’enfer –on se dit que ce chiffre nous portera bonheur- , l’émission de caméra cachée que l’on peut déjà voir sur MTV Base, puisque cette chaîne diffuse deux heures de BET par jour depuis 2012. Jusqu’ici tout va bien.

Le principe, là encore, est simple : un jeune homme ou une jeune femme tout.e content.e de se rendre à un blind-date se fait piéger par un.e comédien.ne bipolaire, fétichiste, hystérique… Bref, c’est le pire des rencards qu’ils auraient pu imaginer dans leur vie, nous fait-on comprendre. 

Le caméraman n’en rate pas une miette. C’est kitsch à souhait. Rien que dans le générique, on veut nous en mettre plein les mirettes : de fausses flammes, une table qu’on envoie valser, des visages ahuris, une petite diablesse armée d’une fourche… OK.

On découvre ensuite la vie de Nelly, rappeur que l’on connaît notamment pour « Hot in Herre « . Rebelote, brochette d’épisodes. Même chose pour la série Moesha qui nous ramène… en 1996. Un retour qui fait du bien aux nostalgiques des 90’s mais fait parler ceux qui auraient voulu du « brand new » !

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Alors que certains se dévissent les doigts sur les murs Facebook et sur Twitter pour réclamer « No more Moesha please! », @vidacosta elle, apprécie, « même si elle connaît deja ». 

BET est la seule chaîne à proposer du contenu autour de la culture noire américaine en France, ce qu’elle salue, même si elle espère que The Game ou Being Mary Jane seront bientôt diffusées ici en France « comme c’est le cas sur le BET américain ».

Tiens, des clips. Toujours les mêmes clips. Tous les jours. Trey Songz « Na na » et ses femmes , Jason Derulo et le clip chaud bouillant de « Want you to want me » qui se passe dans son lit ou encore Flo Rida et Robin Thicke qui sont en mode party time sur le perron d’un appart new-yorkais pour leur chanson « I don’t like it »… Non, décidément quand on voit ce clip pour la troisième fois, on se dit que le changement pour BET, c’est pas pour maintenant…

En fin de journée, Real Husbands of Hollywood revient à l’écran. Et là on a l’impression d’avoir déjà entendu ces dialogues, d’avoir déjà vu ces scènes… et pour cause : ce sont celles qu’on a déjà vu à midi ! Impression de vivre un jour sans fin. 

Sur les réseaux sociaux, ça connaît pas sa chance d’éviter les rediff :  certains n’arrivent toujours pas à avoir le canal sur leur Freebox. Le problème sera réglé le lendemain au soir. (En revanche, toujours pas de trace de BET chez Bouygues).

Malgré les tracas, inhérents aux premiers pas, certains montrent qu’ils reçoivent l’esprit de la chaîne cinq sur cinq en postant des messages sur Facebook « Bon travail » ou des tweets « Enfin une chaîne qui me ressemble, jeune et cool. »

Le soir, c’est au tour de Wendy Williams de faire le show avec ses commérages et un public très très très (trop?) enthousiaste… Bon, dodo, là. 

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Des animateurs français quasi-inexistants, pour le moment seulement ?

Les jours se suivent et les épisodes se ressemblent… On ne ment pas. Séries, coupures musique : la même all day. Toujours les mêmes clips. Tous. Les. Jours. Du coup, on s’imprègne. On retient notamment « Na na » de Trey Songz, « Want you to want me » de Jason Derulo. 

Entre tous ces programmes, quelques pages pub, la voix-off reconnaissable de China Moses décline le contenu de la chaîne, entrecoupée d’extraits de programmes et de visages bien familiers comme Chris Brown ou encore Nicki Minaj. Coucou l’Amérique !

Rokhaya Diallo, quant à elle, fait du teasing toute la semaine sur les documentaires « Made by BET » chaque dimanche soir autour du hip-hop et de personnalités du monde noir. Finalement, les animateurs, à part dans ces petits spots, on ne les voit presque jamais.

Quand dimanche arrive enfin, on voit Rokhaya présenter le documentaire quelques minutes …et disparaître pour le reste de la soirée. À suivre… Une émission d’actu, BET News, devait initialement être présentée par Raphal Yem et Hédia Charni. La chaîne a-t-elle choisi de calmer le jeu après la polémique concernant l’absence d’animateur.trice noir.e ? On s’interroge, hein.

Contenus originaux et exclus

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Bon, comme on nous a chauffé toute la semaine pour la 1ère partie sous-titrée en français « The Message », on brûle de le prendre -le message hihi-hoho-ce fameux dimanche et de bosser notre anglais. 

On n’apprend rien sur l’histoire du hip-hop si on la connait déjà. On a au moins le plaisir de voir des images d’archive d’artistes comme Nas, Questlove du groupe The Roots, MC Lyte, Ice Cube, Eve et bien d’autres. De quoi se remémorer le bon vieux temps pour les anciens et rêver un peu pour les plus jeunes.

Malgré toutes les rediffusions, BET a de quoi contenter les fans de musique et sort l’artillerie lourde cette année. La 29ème cérémonie des Soul Train Awards sera présentée cette année par Erykah Badu.

Elle se déroulera le 29 -le même nombre qui revient…coïncidence ? Nous ne croyons pas-novembre et sera retransmise sur BET début décembre. Oui, vous avez bien lu, quelques jours plus tard. Si on attend de voir comment cela va évoluer, pour le moment, BET a un sacré jet-lag…

Reactions répétitions tweets et FB