#Fraicheswomen2017 n°6 : Anais Durand Munyankindi, costumière

« Être soi-même [dans notre société] est une forme de résistance »
IMAGE – Elle est de ces personnes de l’ombre, essentielles pour qu’un projet où la direction artistique est pensée et travaillée avec soin aboutisse pleinement.
Anaïs parle et se montre peu. Discrète, habitée, puissante.
On a eu un crush pour son instagram – IG : naissyin-, où elle s’exprime à travers la couleur, la photo d’une manière très, très personnelle. Officiant sur des tournages de films, de séries, de campagnes photos, de clips, elle met en costumes la vision des artistes avec lesquelles elle collabore, avec le sens du détail qui tue. Pour toutes ces raisons, on est ravies qu’elle ait accepté d’apparaître dans cette première édition des #FraichesWomen.
Comment définissez-vous votre travail ? 
Je me contenterais de trois mots d’ordre : ADAPTATION, EFFICACITE, PSYCHOLOGIE.
Les projets sont tous différents et ont chacun leurs propres enjeux, l’idée c’est d’y répondre en collaboration avec les différents protagonistes avec envie et une vision globale 🙂

 

A-t-on essayé de vous décourager ou vous avez été au contraire encouragée, choyée, portée dans votre entreprise ?

 

Encouragée je dirais, de manière positive!
Les phrases du type : « Anais, tu dois faire le double de tes camarades d’école » ont bercé ma scolarité.
En revanche, j’ai essayé de garder en tête ce type d’exigence comme ligne de conduite, pour ce en quoi je crois.
Bien sûr,je ne cacherais pas que les métiers artistiques ne font pas partie du top 5 ni même du top 10 dans certaines familles, qui plus est des familles issues de l’immigration.
Je pense qu’un des enjeux de la question réside dans la relation que l’on entretient avec son monde intérieur ; il ne faut accepter aucune barrière mentale, ni physique.
Entrer en vérité en soi-même est un combat de tous les jours, s’imaginer, et se donner les moyens de vivre ce que l’on choisit d’être malgré les nombreux filtres, est la plus belle des réponses faite à notre société, où tout le monde ne correspond pas aux normes supposées ; on n’a parfois pas la bonne sexualité, la bonne religion, le bon physique, la bonne personnalité… : y être soi-même est une forme de résistance.
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Crédits : Noellal
Quand vous êtes-vous sentie pleinement styliste ?

 

Je ne me sens jamais pleinement quelque chose,  tout est toujours en mouvement.
Mais enfant, j’étais déjà attirée par ce métier. Je faisais des vêtements à mes barbies avec de la récup, je m’amusais à leur coudre des petits looks et je relookais mes amies et leur expliquaient comment exploiter leurs armoires !
Je ne pense pas être la seule dans ce cas d’ailleurs ! (rires)
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je suis sur plusieurs choses à la fois, mais là tout de suite je viens de travailler sur le visuel de la collaboration Kalash et Damso –Mwaka Moon, une tuerie, ndlr- à venir.
Quelle est votre principale source d’inspiration ?  
Quasiment tout.
Il y a du bon en toutes choses, vous ne pensez pas ?