#CROWDFUNDING – Sortie de l’album « Afro-Cotempo » de l’artiste Kiki Diallo … sélection de projets à soutenir et déjà soutenus

#CROWDFUNDING – C’est comme ça qu’Awotele, la revue ciné de qualité à laquelle participe la journaliste Claire Diao a pu financer son dernier numéro. Si vous avez un peu de sous, nous postons ici des projets afro de qualité qui demandent un soutien financier. Pick’em up 😉

L’union fait la force. Et comme Grégoire a réussi à lancer sa carrière musicale grâce aux internautes, des projets afro n’attendent que votre soutien financier pour exister.

Sortie de l’album « Afro-Cotempo » par Kiki Diallo

L’artiste parisienne Kiki Diallo finalise son premier album. Après avoir notamment sorti son clip « Roots Dawta » en 2016, où elle dévoile son univers à la croisée du hip hop, de la soul, du reggae et de l’électro, elle a besoin d’un coup de pouce pour le mastering-phase finale de l’élaboration d’un album-, la promotion de son projet musical sur les réseaux sociaux et la captation live de sa soirée de pre-release où elle présentera sa nouvelle formation sur scène. Si vous souhaitez la soutenir, il reste 15 jours. Actuellement, 561€ sur 3000 ont été récoltés, soit 18% de l’objectif.

VOUS AVEZ DEJA SOUTENU …

Me, My Sexe and I saison 2



Axelle Jah Njiké a autoproduit la première saison de ce podcast donnant la parole à des femmes afrodescendantes sur leur intime. On a pu y entendre Danielle Ahanda, plus connue sous le nom de blogueuse BestofD ou encore Fatou N’Diaye derrière Black Beauty Bag. Un sujet qu’elle aborde régulièrement notamment sur son blog Parlons plaisir féminin et dont elle nous a fait l’honneur d’échanger à deux reprises lors d’un événement sur la santé que nous avons organisé en février dernier mais aussi lors de la première éditin de notre Fraîches Women festival. 20000€, c’est la somme qu’Axelle Jah Njiké souhaitait réunir pour produire la saison 2, pour financer les déplacements pour des entretiens en Europe et dans la Caraïbe, la création d’un site web dédié au podcast et le sous-titrage du programme en version anglaise. Les sept prochains épisodes devaient être mis en ligne en février 2019.

Résultat : 4885€ sur les 20000 demandés ont été réunis

Partir ?

Donner la parole à des migrant.es subsaharien.nes ayant bravé les dangers de la traversée et laisser leurs familles derrière elleux pour tenter leur chance en Occident, ceci dans le but d’alerter les prochain.es tenter de se lancer dans cette périlleuse aventure et permettre que les Occidentaux les voient différemment, avant tout comme des êtres humains, c’est ce que veut faire la réalisatrice originaire du Cameroun Marie-Noël Niba avec son projet de documentaire « Partir? ». Un film soutenu par la boîte de production De l’Autre Côté du Périph’ montée par Laurence Lascary qui explique cette campagne de crowdfunding par le fait que toutes les institutions ont refusé de le financer à ce jour.

Résultat : la cagnotte a atteint 103% de son objectif qui était de 22 000€ ! 

P!nkshasa Diaspora

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Ecrivaine et militante LGBT à Bruxelles, Joëlle Sambi Nzeza souhaite recueillir la parole des membres de la communauté issue de la diaspora de la République Démocratique du Congo et les rendre visibles et audibles à travers un film documentaire. Pour financer les prochaines sessions de tournage, ainsi que le montage et la post-production, elle cherchait à réunir 4 200€ d’ici le 30 novembre. Résultat : elle a finalement obtenu 4711€ !

Me too (court-métrage)

Me too Aude Konan 2

Depuis l’affaire Weinstein qui a éclatée en octobre 2017, les témoignages concernant le harcèlement et les abus sexuels subis par les femmes dans toutes les sphères de la société se sont multipliés, certains médias allant jusqu’à parler de « libération de la parole », cristallisés par le hashtag #Metoo. L’auteure Aude Konan a décidé de réaliser un court-métrage où il est question de mettre en scène des adolescentes, trop souvent mises de côté lorsque ces questions sont abordées. L’histoire : en Grande Bretagne, trois camarades, en route pour les cours, se font siffler par deux ouvriers du bâtiment qui deviennent de plus en plus insistants … Pour que le film Me too, du nom du hashtag popularisé par l’actrice Alyssa Milano l’an dernier, -bien que créé par l’afro-américaine Tarana Burke dix ans plus tôt- devienne réalité, Aude Konan, a lancé une campagne de crowdfunding. Il reste encore 6 jours pour réunir 8500£ -soit environ 9500€- en sachant que 19% de l’objectif a déjà été atteint.

FATA – Coffee Shop

PLats FATA coffee shop
 
Un café pop culture parisien où il sera possible de déguster des spécialités du monde entier avec une carte changeant en fonction des saisons, c’est l’idée d’un couple ; Fabrizio qui est chef cuisinier et Lindsay, journaliste. Iels ont décidé de lancer une campagne de crowdfunding pour financer une partie des frais nécessaires à la mise en place du projet. Résultat : 2035€ sur 8000€ ont été récoltés.
 
 
The Afrolitt’ Webseries
 
Afrolitt
 
Discuter de sujets de société à partir d’oeuvres d’aut.eur.ices noires, le tout filmé au Ghana, c’est l’idée de la websérie de  Pamela Ohene-Nyako, qui s’est inspirée du travail de la réalisatrice britannique Cecile Emeke et de la française Amandine Gay. Une première saison, où elle a choisi de donner la parole exclusivement aux femmes, est déjà en ligne. Pamela sollicite aujourd’hui le public pour permettre la réalisation, la post-production et la rémunération de l’équipe sur la saison 2 qui comprendra également des intervenants. Résultat : 5092€ ont été récoltés (l’objectif était de 34 816€).
 

hEXagones : revue littéraire pour valoriser les auteurs racisés

Projet Hexagones

Une belle revue littéraire papier annuelle contenant à la fois des textes de théâtre, de la poésie ou encore des nouvelles, le tout signé par des aut.eur.ices racisé.e.s, écrivant de la France mais avec chacun.e son point de vue, qu’iels aient grandi dans l’hexagone ou pas, c’est le beau projet dont l’une des instigatrices n’est autre que l’autrice  Penda Diouf -qui est également une de nos Fraîches Women de l’année 2017. Au total, ce sont 16 femmes et hommes qui figureront dans cette parution parmi lesquelles le rappeur Rocé, la metteure en scène Eva Doumbia ou encore le chanteur Blick Bassy. Pour que ce premier numéro puisse exister, l’équipe a lancé une campagne de financement participatif : Résultat : 2500€ ont été récoltés (l’objectif était de 6606€).

JE T’AIM3

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L’amour-, voici le thème principal de ce projet de courts métrages en trois volets dont chacun sera mis en images par un réalisateur différent à savoir Leila Sy que l’on connait notamment pour être derrière les clips de Kery James depuis 10 ans ; Kub & Cristo, à l’initiative du projet, duo  des clips du rappeur VALD à qui ils proposent de jouer le rôle principal masculin. L’idée : explorer l’évolution du sentiment amoureux : avant, la rencontre ; pendant , le quotidien ; après,  la violence.

Résultat : quelques 882 contribut.eur.ices ont donné 68 014€ et permis de dépasser l’objectif de 67 000€ 

Dire à Lamine

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Lamine Dieng est mort le 17 juin 2007, étouffé après avoir supporté le poids de cinq policiers, face contre terre. Après 10 ans de bataille judiciaire, l’affaire s’est soldée par un non-lieu. Le collectif Vies Volées, co-fondée par Ramata Dieng, soeur de la victime, ainsi que le collectif Cases Rebelles, ont donc décidé de faire une documentaire, donnant la parole à des membres de la famille mais aussi à des militants comme Almamy Kanouté ou encore l’avocate et historienne Rosa-Amelia Plumelle-Uribe, le tout sur une bande son du duo Kami Awori. Le tournage a débuté en 2016 et l’argent récolté servira à régler les frais de post-production, incluant le mixage du son et l’étalonnage.

Résultat : 2361€ ont été récoltés ;l’objectif de base était de 2200€.

Koudmen Ba La Dominik

Koudmen La Ba Dominik

Pour venir en aide à la Dominique après le passage de l’ouragan Maria en septembre dernier, Koudmen Ba La Dominik- un collectif de citoyens qui s’est formé en 2015 suite à la tempête Erika, a lancé une nouvelle cagnotte en ligne pour reconstruire et  apporter une aide matériel à des centres de santé. Résultat : sur les 50 000€ visés à l’origine, 4790€ ont été récoltés.

Paroles d’honneur

« Par Nous, pour Tous! Un média 100 % autonome/100 % décolonial! », tel est le slogan de l’émission dévoilée en février dernier sur http://www.lebanlieusard.fr, site d’information du rappeur Kery James. L’historienne et politologue Françoise Vergès, la députée Danièle Obono ou encore la maître de conférences Maboula Soumahoro ont pris part à des débats dans le cadre de Paroles d’honneur. Le projet avait besoin de financement pour se poursuivre. Résultat : la cagnotte finale s’élève à 14 191€ (l’objectif était de 13 850€).

L’Arbre à Palimpseste – La série

larbre à palimpseste

Des personnages historiques africains mis en scène dans une série animée à travers le récit d’une conteuse, c’est l’idée d’Ingrid Agbo, qui a officié au cinéma comme directrice de la photographie et assistante opérateur. Pour rendre ce projet dont on a été nombreux.ses à rêver sur pied, elle a décidé avec son équipe de lancer une campagne de financement participatif. La comédienne Tatiana Rojo prendra également part au projet. Résultat : 6058€ ont été récoltés pour un objectif de 6000€).

Gueriaz d’Afro Fiction : les m1nutes films

Afro Fiction, collectif de comédien.ne.s, scénaristes, réalisat.reur.ice.s, qui cherchent à promouvoir le travail des afrodescendant.e.s dans la production cinématographique. Créée il y a un an, l’association, marrainée par la grande Firmine Richard, a déjà organisé les Chronofilms, un marathon de réalisation de court métrages en un temps limité de 48h.

L’équipe fait appel au public pour relever un nouveau défi : réaliser des films d’une minute en une journée de tournage et deux jours de post production en s’inspirant du cinéma Guerilla, d’où le nom du projet : Gueriaz. Résultat : le collectif a obtenu 1325€ sur les 4000 initialement demandés. 

Cinewax Outdoors

Cinewax

L’association Cinewax, dédiée à la promotion des cultures africaines, lance un appel au don pour la seconde édition de son festival gratuit Cinewax Outdoors qui se déroulera, comme l’an passé, en plein air dans la capitale française. Résultat : 9169€ ont été récoltés (l’objectif était de 9000€)

Slice Up

Initié par 3 journalistes, le projet marrainé par l’actrice Aïssa Maïga a pour but de former des reporters web sur le continent africain afin qu’iels puissent réaliser leurs propres sujets. Après avoir formé 10 femmes et hommes au maniement de la caméra, du montage, de la narration et de la valorisation de contenus en ligne, Elsa Miské et Nicolas Baillergeau veulent apporter leur compétence à 10 autres personnes, cette fois, au Togo début 2018, avec l’aide du data journaliste togolais Richard Folly.

Résultat : la cagnotte a réuni 10 155€ soit 155€ de plus que l’objectif de base.

Bazar Café

L’écrivain guadeloupéen Alain Foix souhaite ouvrir un café littéraire et artistique à la Charité sur Loire, baptisée  ville du livre en 2002. Le lieu permettra d’accueillir des résidences d’écrivains, d’artistes ainsi que des expositions et des conférences.

Résultat : 6535€, soit 535€ de plus que nécessaire. 

Afrosphères

visuel afrosphères

Ce projet de salle de lecture à Douala est marrainé par l’écrivaine Léonora Miano qu’on ne vous présente plus. Afrosphères est « dédiée à la promotion des productions intellectuelles et culturelles du monde afro », en mettant « à la disposition de jeunes de la ville, les ouvrages au programme officiel des écoles camerounaises. » L’association souhaite également organiser des événements culturels, toujours dans un but éducatif. Résultat : le projet a récolté 3 625€ (4 000€ était l’objectif initial).

Comme un Million de Papillons Noirs

Papillons Noirs

Après deux livres publiés, l’afroféministe Laura Nsafou aka Mrs Roots se lance dans une nouvelle aventure littéraire. Cette fois, elle veut valoriser les cheveux crépus et frisés, encore trop souvent dépréciés dans notre société, auprès des petites filles. Pour illustrer son texte, elle a fait appel à la dessinatrice Barbara Brun. Il s’agira du premier projet du genre en France. Résultat : objectif plus qu’atteint, avec une jauge qui a explosé à 22 018€ contre 10 000€ initialement demandés !

Higoma

On avait adoré ses poupées de bien-être Aku Ako, un mix entre les Kokeschi du Japon et les Akuaba ashanti*; on adore son projet de « tambours parlants ». Noumbissi Design, la petite entreprise de design créée par Simon Tam, veut créer des enceintes audio ayant la forme de djembés (tambours parlants), conçues artisanalement  au Cameroun. Une bonne manière de dépoussiérer la vision de l’objet, tout en mettant à l’honneur le savoir-faire camerounais.  Résultat : le projet a rassemblé 5 280€.
*Vous pouvez les retrouver aux Galeries Lafayette de Montparnasse, (Paris XIVe) aux côtés des créations d’Afrikanista ou de Myriam Maxo entre autres.

La crépue

La websérie visible sur Youtube qui raconte les tribulations quotidiennes d’une femme noire qui porte ses cheveux au naturel, en milieu professionnel en passant par la vie sentimentale, lance un appel au don. Le but est double, nous dit sa créatrice sur la page Facebook du projet :  « donner jour aux prochains épisodes et vous faire participer à leur création. » Objectif atteint avec 5 160€ réunis !

MAMIWATA

La comédienne Astrid Bayiha signe avec MAMIWATA sa première pièce de théâtre en tant qu’auteure. Elle y joue également. Présenté en exclusivité au public en septembre 2016, ce spectacle questionne la place des mythes dans la construction identitaire et le rapport aux autres. Il sera à nouveau mis en scène du 29 mars au 9 avril au Théâtre de l’Opprimé. À cette occasion, Astrid Bahiya a lancé un appel au don en rappelant que l’équipe, constituée de six femmes et deux hommes, a jusqu’ici travaillé de façon bénévole. La campagne de financement participatif de ce projet unique a pris fin le 28 mars. Résultat : 1275€ ont été réunis (l’équipe était en quête de 1000€).

Fanon hier, Fanon aujourd’hui : Regards croisés

La Fondation Frantz Fanon souhaite réaliser un documentaire sur la vie du psychiatre et militant martiniquais décédé en 1961 depuis 2015, année de son 90ème anniversaire. Le plus de ce projet, c’est qu’il permettrait d’exploiter des archives encore jamais utilisés dans aucun autre film parlant de lui. Elle a donc décidé de mettre en place une demande de financement participatif. Résultat : 243 contributeur.ices ont donné en deux mois 11 515€, pour un objectif initial de 11 000€.

Chimen an mwen

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Harry Eliezer, animateur sur les radio France Inter, France Bleu passé chez pigiste chez Slate et actuellement coach personnel, a décidé de partir de sa propre expérience pour son documentaire : celle d’un homme d’origine guadeloupéenne qui est né et a grandi à Paris et dont les parents ont bien pris soin de ne pas lui transmettre la culture liée à son île d’origine, craignant que cela ne mette un frein à son intégration en métropole. Dans Chimen an mwen -« mon chemin » en créole- , on le suit dans sa quête identitaire où l’entre-deux culturel est questionné. Afin de pouvoir achever le tournage du film, il a lancé une campagne de crowdfunding avec comme objectif 20 000€. Résultat : objectif atteint le 25 décembre avec 20 045€ réunis.

Colocation entre filles 

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Vous suivez peut-être Ruby Comédienne alias Yvonne Akono sur Facebook et sur Snapchat où elle poste régulièrement des sketches de quelques minutes. Elle est aussi la créatrice et une des actrices de la web-série Colocation entre filles, qui parle du quotidien de jeunes femmes qui partagent un appartement à Rouen. Pour que la troisième saison puisse voir le jour, celle qui incarne Coco a lancé un crowdfunding et demandé 10 000 euros. Résultat :  11 006€ ont été récoltés.

Le documentaire Ouvrir la voix d’Amandine Gay

 

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Il est presque enfin là, le film d’Amandine Gay. Dans Ouvrir la voix, la réalisatrice afroféministe donne la parole à des jeunes femmes noires et européennes pour en dresser « un portrait politique aussi multiple que les réalités et identités qu’il comprend », comme l’annonce la page Facebook du film. On dit que ce premier documentaire est presque là car s’il va tourner dans les festivals, il a besoin de soutien populaire et financier. Vous pouvez contribuer à faire arriver cette production indépendante et militante dans les salles en participant au crowdfunding lancé ici. Le + : en attendant de découvrir Ouvrir la voix dans son intégralité, vous pouvez découvrir des scènes coupées au montage sur la chaîne Youtube du film, qui en donne un premier aperçu. Résultat : le projet a dépassé son objectif. Vous avez pu le découvrir le 15 décembre au Centre Curial, lors d’une projection co-organisée par vos servitrices et l’ADEAS.

Welcome to Conakry

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Conakry, capitale de la Guinée, sera également la capitale mondiale du livre de l’UNESCO en 2017. Ça tombe bien car c’est justement l’aspect culturel de la ville qu’Aïcha Diaby, l’instigatrice du projet, veut mettre en avant. À travers une série documentaire en 6 épisodes, elle nous propose de découvrir les acteur.ices de la mode, de la gastronomie ou encore du street art sur place. Le tournage a débuté fin octobre et la campagne avait déjà atteint 4 220 euros sur les 5 000 nécessaires le 15 octobre, 9 jours avant sa date de clôture.
Résultat : Le 24 octobre, les crowdfunders ont permis à l’équipe de remporter 5 235€  sur les 5000 demandés. 

Nogochi, le film

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« Un film d’aventure en Afrique, entre Apocalypto et Indiana Jones« , c’est ainsi qu’est présenté le projet de film Nogochi, premier long métrage de Toumani Sangaré -qui sera également à la réalisation-, co-écrit par le scénariste et auteur de bande dessinée Christian Vilà. Toumani Sangaré s’est d’abord fait connaître en tant que réalisateur de clips en tant que membre du collectif Kourtrajmé pour Mokobe ou encore Salif Keita. Plus récemment, il a lancé la série malienne à succès Taxi Tigui. Dans Nogochi, on suivra le parcours d’un ancien esclave américain de retour en Afrique de l’ouest dans les années 1880 et recueilli par une famille de Donso, les maîtres chasseurs traditionnels, le tout en langue bambara. Le projet est ambitieux et nous tient déjà en haleine ! Le + : on peut d’ores et déjà découvrir les costumes traditionnels et accessoires qui figureront dans le film par là.
Résultat : la campagne de financement participatif a pris fin le 13 octobre et a plus que dépassé son objectif en récoltant 15 560 euros alors que l’objectif était de 6 000 ! 

Le city guide de Little Africa

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Jacqueline Ngo Mpii a eu la bonne idée de monter Little Africa, qui donne à voir Paris sous son jour afro. À la faveur de balades dans divers quartiers, l’entrepreneure fait découvrir aux badauds restos, monuments, lieux, magasins et initiatives gérés, érigés, marqués, impulsés, traversés par et pour les afrodescendant.e.s. Et pour mieux faire comprendre que la ville fait aussi rêver grâce à ses  habitant.e.s, artisan.e.s, artistes, restaurateur.ice.s afrodescendant.e.s, Jacqueline et son équipe sortent un guide !!  Une excellente idée que nous soutenons.
Si la collecte réussit, le guide sera disponible en novembre 2016.
Résultat : La collecte a fonctionné pour Little Africa. 15 765 euros ont été réunis soit 765 euros de plus que la somme que l’organisation pilotée par Jacqueline Ngo Mpii avait fixée. Le guide est disponible depuis le 13 novembre sur la boutique en ligne dédiée

La dotation du prix Mahogany

Mahogany


Leonora Miano
, qui vient de sortir L’Imperatif transgressif et Crépuscule du tourment n’est pas que l’une des écrivaines importantes de la dernière décennie. C’est aussi une activiste de la littérature, qui n’hésite pas à parler des projets des autres et à les célébrer. C’est pour mettre en avant l’exigence et la qualité d’oeuvres littéraires d’auteur.e.s subsaharien.ne.s qu’elle a créé le prix Mahogany il y a quelques années. La.e gagnant.e recevait une oeuvre d’art, mais l’artiste pense qu’une dotation financière permettra de valoriser encore plus ce prix et par truchement, l’oeuvre et celui qu’il l’a écrit. Nous croyons comme Leonora Miano que cultiver les esprits est aussi important que de stimuler et de créer des richesses économiques en Afrique et dans sa diaspora.

Résultat : Si on est loin de l’argent qui devait être collecté à l’origine, soit 10 000 euros, les 1500 euros, hors frais retenus par la plateforme collectés par ici vont quand même permettre de remettre un prix au gagnant de l’édition 2017. Pour cela, Mahogany a demandé l’autorisation aux participants du crowdfunding. 

La chaîne Youtube de La Nadjance

la nadjance

Après avoir découvert -tardivement- les vidéos de Naya Ali, on a continué à fouiner sur Internet. Et c’est sur Facebook qu’on est tombé sur Nadjélika Amandine Bamba aka La Nadjance. D’origine ivoirienne, elle n’est pas qu’une humoriste qui nous fait partager sa vie quotidienne de vingtenaire , avec ses potes ou ses fans -oui, oui-. Outre son bagout, ses prises de  position, elle veut faire découvrir sa musique, qu’elle étudie, avec des vidéos de meilleure qualité qu’elle posterait sur une chaîne Youtube qu’elle veut créer grâce à vous. C’est un grand OUI pour nous !
Résultat : la collecte qui se déroulait ici, a permis à La Nadjance de récupérer 3436 sur les 3000 euros demandés à l’origine.

Le camp décolonial

camp decolonial

Il aura fait couler beaucoup d’encre ce camp décolonial, avant même d’avoir eu lieu. Co-organisé par Fania Noël et Sihame Assbague, le camp propose du 25 au 28 août 2016 formations à l’antiracisme politique à l’approche de la présidentielle 2017. Avec un Parti Socialiste exsangue et inaudible, une droite droite dans ses bottes- immigration, sécurité, identité- qui affiche quinze mille candidats, les extrêmes droites à qui on donne toujours plus de temps d’antenne et à qui on vient voler des thèmes, et l’éclatement de l’extrême-gauche, oui, ce serait pas mal d’aller voter -ou pas, mais armé.e de savoirs.
Résultat : L’objectif était de récolter 8000 euros. Les organisatrices ont reçu près de 8 825 euros et le camp décolonial a eu lieu, non sans susciter de nombreuses levées de bouclier au plus haut niveau de l’État, dont Manuel Valls ou encore Najat Vallaud-Belkacem. 

Le site média Nothing But The Wax

 

nbw

En 2010, c’était un blog. 2016 signe l’arrivée de Nothing But The Wax comme un site média dédié à la mode et à la beauté noire. Derrière le projet s’activent Chayet Chiénin et une team de passionné.e.s/journalistes. Pour aller plus loin, elleux ont lancé un crowdfunding et ont déjà atteint le bel objectif de 15 000 euros. Décidé.e.s à aller sur le terrain notamment à l’étranger, Chayet Chiénin et son équipe veulent atteindre le palier des 20000 euros et vous sollicitent. Assister à la naissance d’un média est important. Nous, on suit !
Résultat :  sur 15 000 euros demandés, et après une relance auprès du public, la team NBTW a réussi à obtenir 20 321 euros sur la plateforme Ulule.

INTERVIEW – La photographe Joana Choumali, chroniqueuse de la société ivoirienne mais pas que

ENTRETIEN – Elle documente la société ivoirienne, où elle est née, a grandi et continue de vivre. A 43 ans et après dix de carrière comme photographe, Joana Choumali utilise son travail pour répondre à des questionnements identitaires, pour tenter de définir ce qu’est le continent africain et ce que sont censé.e.s être ses habitant.es avec son parcours, loin des clichés et de l’essentialisation de la femme africaine.
Elle est actuellement l’une des 50 femmes artistes à la Foire d’art contemporain AKAA -sur un total de 151 artistes- jusqu’à dimanche où elle présente sa série  « ça va aller… » réalisée l’an dernier à la suite de l’attentat de Grand-Bassam. Elle prendra d’ailleurs part à une discussion samedi à 14h où elle évoquera ce travail qui lui a permis « d’exorciser » ces angoisses après cet événement tragique.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Joana Choumali, je suis artiste visuelle et photographe ivoirienne vivant et travaillant à Abidjan. La plupart de mes projets tournent autour de l’identité, du rapport au corps, de la féminité aussi. Je m’inspire également des faits de société que j’observe.

Comment et quand vous êtes-vous mise à la photographie ?

Depuis l’adolescence, j’y pensais. Je suis devenue officiellement photographe en 2007 quand j’ai démissionné de l’agence de publicité où je travaillais pour créer mon propre studio. Avant ça, je me suis mise sérieusement à la photo en 1999 quand j’étais en école d’arts appliqués à la publicité et au design d’intérieur au Maroc. Des cours de photographie étaient inclus dans mon cursus. J’ai approfondi mes connaissances en prenant des cours particuliers.

Votre famille a-t-elle compris votre choix de carrière ?

A l’adolescence, je n’en parlais pas, j’y étais très intéressée et je prenais des photos de façon amateur, comme tout le monde. Ma famille n’a pas été surprise car j’ai toujours été fascinée par les images, que j’ai toujours eu une touche artistique en moi, tout le monde savait que j’étais un peu spéciale (rires). Mon père est un homme qui aime beaucoup la culture et nous a élevé dans une atmosphère de curiosité culturelle avec beaucoup de musique, de toutes sortes, mais aussi de de cinéma, de littérature …

Votre famille n’a donc pas tenté de vous en dissuader ?

Non, pas du tout.

Awoulaba taille fine Joana Choumali

Comment définissez-vous votre travail ?

Mon travail est un témoignage de mon temps, de ce qui m’entoure, des multitudes de cultures, de sous-cultures et des phénomènes que j’observe, que ce soit sur mon continent ou à l’extérieur. J’aime beaucoup faire des parallèles entre ce qui rapprochent les cultures plutôt que ce qui les divisent. Beaucoup de gens disent que mon travail est empreint d’émotions. Je fais mon travail avec le cœur et j’espère que ça se voit.

Parmi les sujets qui vous intéressent, les critères de beauté des femmes en Afrique et en Occident, la notion d’héritage, de transmission, des invisibles de la société… C’est très sociétal. Comment choisissez-vous les thèmes à traiter ?

Tout simplement, en passant mon temps à observer. J’essaie de garder un regard nouveau, innocent sur les choses. Je m’émerveille d’un rien, je ne suis jamais blasée mais au contraire toujours curieuse à l’idée de faire des découvertes. Souvent, le sujet de mes recherches n’est pas éloigné de mon quotidien. J’observe tout d’un point de vue domestique, quand je pars en voyage ou même quand je me rends tout simplement au marché près de chez moi ou vais chercher mes enfants. J’ai une vie intérieure qui est parfois un peu énervante même parce que je me pose des questions dans ma tête assez souvent (rires).  Je décide ensuite de me poser ces questions à haute voix en utilisant mon appareil photo pour ouvrir une conversation et voir si les avis convergent ou divergent.

Resilients Joana Choumali
De la série « Resilients » © Joana Choumali

Vous parliez plus tôt d’identité, thème central de votre série « Resilients » où des femmes afrodescendantes posent dans les tenues traditionnelles de leur mère ou grand-mère. Dans une interview pour Deuxième page en novembre 2015, vous disiez de ce travail qu’il vous a « permis de renouer avec la mémoire » de votre grand-mère paternelle qui parlait peu le français tandis que vous ne maîtrisiez « pas suffisamment l’Agni », la langue qu’elle parlait. Vu de la France, ou même de l’Occident, cela peut surprendre.  Vous a-t-on par exemple reproché de ne pas parler cette langue ?

Oui, bien sûr ! Quand j’étais adolescente, on me disait « oh ! ce n’est pas une vraie Africaine, elle ne parle pas la langue de sa mère ! »,  « c’est la fille de la blanche », car ma mère n’est pas ivoirienne d’origine mais métisse espagnole équato-guinéenne et on ne le voit pas sur mon visage ou ma peau. Quand on ne rentre pas dans le cliché auquel on nous a assigné, on se retrouve souvent mis de côté. A travers mon travail, j’arrive parfois à nourrir certains questionnements personnels mais qui touchent tout le monde, je pense : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je vais ? Qu’est-ce que je deviens ? Qu’est-ce que je veux devenir ?

L’Afrique d’aujourd’hui est encore plus à propos en ce qui concerne ces questions. Le continent mute très vite et reçoit tellement d’influences en même temps qu’il est parfois difficile de définir qui on est. Mais ce qui est vraiment formidable, c’est que grâce à internet ouvert au monde entier, un jeune qui vit à Bamako ou Kigali peut injecter un peu de sa culture en Islande ou en Allemagne. C’est passionnant de voir qu’autant nous recevons les informations et les cultures américaines ou européennes, autant nous arrivons à faire connaître notre pop culture qui existe.

Ces invisibles Joana Choumali
De la série « Ces invisibles » © Joana Choumali

Arrivez-vous à obtenir des réponses aux questions que vous vous posez à travers votre travail ?

Disons que c’est un voyage encore en cours (rires), encore fragile mais qui m’a apporté, et m’apporte encore beaucoup.

On peut aussi dire que votre travail est cathartique si on évoque votre série « ça va aller… », réalisée deux semaines après l’attentat de Grand-Bassam en mars 2016 ?

Oui complètement ! J’ai travaillé en catharsis total, c’était une sorte de méditation. Répéter le même geste en reproduisant ces tout petits points de broderie sur chaque image, de la modifier physiquement, pouvoir la toucher, c’était une forme de thérapie. Cela m’a permis de calmer une certaine anxiété, une tristesse que je n’arrivais pas à exprimer avec des mots.

Ce qui m’a le plus choqué dans cet événement, c’est le fait que l’information soit passée si vite aux oubliettes. Au départ, je voulais me lancer dans un projet documentaire mais je me suis dit qu’on allait également le jeter à la trappe rapidement. Alors que d’arriver à faire ressentir à l’autre ce qu’on a soi-même ressenti, il n’y a plus de frontière ni de couleur de peau, c’est juste un ressenti humain que l’autre reçoit.

CA VA ALLER 6
De la série « ça va aller … »  © Joana Choumali

Quel lien entretenez-vous avec la diaspora ivoirienne et plus largement africaine présente en France  ?

Je viens de temps en temps ici et j’ai des amis ivoiriens ici. J’ai en général de bons retours, y compris en Côte d’Ivoire.

Ce que je reçois très souvent et de façon directe, c’est sur mon profil Instagram où il y a une forte communauté d’Ivoirien.nes et d’Africain.es de la diaspora qui suivent ce que je fais et mes posts quasi-quotidiens de la ville et commentent en me disant « oh je suis fier.e d’être Ivoirien.ne ! », « qu’est-ce que j’ai envie de rentrer au pays ! », « ça me rappelle mon enfance ».

Y a-t-il une série qui, selon vous, a plus touché la diaspora ?

Je crois que « Resilients » a beaucoup touché les femmes de la diaspora.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Je poursuis la série « ça va aller… ».

La plupart de vos projets sont basés en Côte d’Ivoire ?

Oui, sauf « Adorn » qui est basé au Sénégal – série autour des standards de beauté et du maquillage des femmes sénégalaise ndlr. Mais si Insh’Allah, un projet futur que j’aimerais entamer me permettra de voyager dans d’autres pays africains.

Un mot de la fin ?

Soyez vous-même.

Pour suivre l’actu de Joana Choumali, rendez-vous sur son compte Instagram, sur Facebook et sur son site internet.

INTERVIEW – Nneka Onuorah, réalisatrice de « The Same Difference » : « Je voulais faire un film pour les femmes qui n’adhèrent pas forcément aux labels »

ENTRETIEN – La réalisatrice américaine Nneka Onuorah est invitée par la militante Pierrette Pyram et l’association afro LGBTQI Afrique Arc-En-Ciel Paris IDF (AAEC) à présenter son premier documentaire The Same Difference. Le film, indépendant et sorti en 2015, avait interpellé et séduit le public. Nneka Onuorah y fait dialoguer des anonymes et des comédien.ne.s, artistes aperçu.e.s dans Empire, Orange Is The New Black pour parler de discriminations au sein de la communauté, par rapport à leurs choix de vie.
À cette occasion, l’Afro team anime la discussion qui suivra la projection du film et a échangé avec elle pour parler du documentaire, de la France et de ce que c’est que d’être noire et lesbienne sous l’administration Trump.

Comment allez-vous ?

Très bien, je suis ravie de venir à Paris !

Si l’on vous dit que votre film nous a fait penser à The Aggressives, qu’en pensez-vous ?

The Aggressives a bien inspiré mon film. Regarder ce film m’a permis d’avoir un aperçu sur les lesbiennes se présentant de façon masculine mais je voulais faire un film pour les femmes qui n’adhèrent pas forcément aux labels et au rôle social lié au genre. Je voulais créer un espace pour les personnes qui ne se reconnaissent peut-être pas dans ce statu quo.

Comment avez-vous préparé ce documentaire ? Combien de temps cela vous a-t-il pris ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Cela m’a pris un an et demi. À l’époque, j’étais productrice chez BET. J’ai donc géré à la fois mon travail pour une grande chaîne de télévision, mon documentaire et ma mère atteinte d’un cancer. J’ai mis toutes mes économies dans ce film ; c’était la chose la plus importante pour moi. Je pense que c’est la levée de fonds qui a été le plus difficile, comme je ne connais pas de personnes riches, tout a du venir de moi.

Comment ont réagi les intervenantes de votre film la première fois qu’elles l’ont vu ?

Elles étaient contentes de constater qu’elles avaient pris en maturité avec le temps ; pas mal de points de vue ont évolué depuis la sortie du film. C’est une chose de s’exprimer sans s’entendre parler mais le documentaire a permis à chacune de vraiment pouvoir le faire et d’extérioriser leurs propos, qu’ils soient bons ou mauvais.

Y a-t-il une plus grande discussion au sein de la communauté LGBTQI noire depuis votre film ?

Oui, le film m’a permis d’ouvrir une plus large discussion. On a pu creuser certains points : pourquoi sommes-nous comme nous sommes ? Qu’est-ce qui nous a poussé à nous imposer des règles strictes ? Pourquoi est-ce si répandu au sein de la communauté noire ? Comment cela nous affecte t-il également au niveau physique et mental ?

Le fait que les gens aient une opinion si mauvaise des Noir.e.s confirme juste à quel point ils veulent nous ressembler.

Pensez-vous que l’on puisse comparer la relation qu’a un homme avec la masculinité avec celle que la communauté LGBT peut avoir selon les standards de la société ?

Oui, absolument. La communauté lesbienne utilise pas mal d’éléments de la société hétéronormative, parce qu’à nos yeux, faire partie de la norme est synonyme de liberté ; c’est tout ce qu’il y a de plus normal pour nous.

Que pensez-vous des problèmes de discriminations liés à la communauté LGBT depuis la sortie du film ?

J’ai l’impression que l’on fait des progrès. Je veux continuer à analyser, à grandir et à éduquer avec chacun des films que je réalise.

Vous disiez dans une interview pour le New York Times en 2011 que la religion était importante pour vous. Comment arrivez-vous à trouver un équilibre entre votre foi et votre orientation sexuelle ?

Je suis plutôt spirituelle. La religion pour moi est institutionnalisée. J’ai besoin de me sentir libre avant tout or, les institutions ne nous autorisent pas à être libres. Mais Dieu est amour et l’amour, c’est la liberté. Je me concentre donc sur Dieu plutôt que sur l’être humain.

« Stud », « butch », « femme », »aggressive »… trouvez-vous que ces appellations aient du sens ? Vous identifiez-vous à une d’elles ?

Je ne me donne aucune étiquette, car si je le fais, cela signifie que je dois me conformer à tout ce qui fait cette identité. C’est-à-dire que si un jour j’ai envie de changer, alors je ne serai pas libre de le faire. Comme je l’ai déjà dit, la liberté est essentielle pour moi.

Comment est-ce qu’être noire et lesbienne après l’élection de Donald Trump ?

Cela rend plus forte. Notre génération voit désormais la vérité sur ce que ce sont les États-Unis et cela nous permet de progresser et de lutter. Le fait que les gens aient une opinion si mauvaise des Noir.e.s confirme juste à quel point ils veulent me ressembler. Je suis noire, je suis lesbienne et je suis une femme ; il n’y a donc personne de mieux préparée que moi pour se battre.

Savez-vous comment se porte la communauté LGBT afrofrançaise ?

Je ne sais pas trop mais je suis impatiente de le découvrir.

Pour participer à la projection-débat le samedi 3 juin à 17h, réservez vos places avant le 30 mai ici (attention, elles sont limitées !)

Pour plus d’infos sur le déroulé de la soirée, rendez-vous ici

Pour suivre l’actualité du film : rendez-vous sur Facebook

(Photo de Joe Swift)

INTERVIEW – Amandine Gay présente « Ouvrir La Voix » : « L’aspect esthétique de mon film est important »

EVENEMENT – On attendait sa sortie et on a la chance de le projeter. Réalisé par Amandine Gay, le film Ouvrir La Voix, qui fait témoigner des femmes afrodescendantes francophones pendant deux heures, sera diffusé, entre autres, au centre Curial (XIXe) le 15.12. On a parlé à la réalisatrice de ce documentaire attendu, qui a aussi un propos esthétique.

Il faisait partie des projets cinématographiques  très attendus dans le monde militant. Le documentaire Ouvrir La Voix, réalisé par Amandine Gay est terminé et va être projeté à Paris. L’Afro a la chance de faire partie des premiers à montrer le film, qui lui parait essentiel sur bon nombre de questions touchant les Afrodescendant.e.s, mais aussi pour sa forme esthétique. En attendant le 15 décembre, jour de la projection, on a pu en discuter un peu avec la réalisatrice.

« Ce film clôture dix ans de la période militante de ma vie« , nous avait confié en février 2015 Amandine Gay au sujet de son premier documentaire Ouvrir la Voix.

Comédienne et activiste suivie sur les réseaux sociaux, la réalisatrice trentenaire désormais basée à Montréal avait, à l’époque, réuni dans un bistrot parisien bon nombre d’Afrodescendant.e.s pour parler du film.

Amandine Gay © Enrico Bartolucci

La trame y est éminemment personnelle, de la prise de conscience d’être noire à son départ à l’étranger. « J’allais vraiment mal quand j’ai commencé Ouvrir la voix, après mes incursions décevantes dans des associations féministes ‘blanches’ et des projets artistiques inaboutis. Réaliser ce documentaire a été une manière de faire quelque chose de créatif et de partir de France sans aigreur« , nous explique-t-elle de sa cuisine canadienne. La question de la légitimité se posait aussi à elle qui, adoptée, a grandi dans un foyer familial blanc. « Ce doute s’est rapidement estompé, se souvient- elle. C’était incroyable de voir que les expériences que j’avais vécues étaient partagées par un grand nombre de filles. »

Ouvrir La Voix

Amandine Gay l’admet : ce que le film dit n’est pas totalement neuf. « C’est le constat que quelque chose n’a pas fonctionné depuis les années 1970 et l’émergence de ces questions« , souligne-t-elle.

La révolution d’Ouvrir la voix est dans la forme : pas d’expert.e.s blanc.he.s-, pour parler, comme souvent, à la place de celles qui vivent les problématiques liées au fait d’être noir.e en France. Ici, les militantes, citoyennes, animatrices de blog, chercheuse ou comédienne s’expriment sur le racisme, le harcèlement, l’école ou encore l’amour. Le tout, face caméra, dans un montage pensé comme une grande conversation entre filles.

La forme sert le fond, le tout alliant artistique et politique pour se réapproprier la narration ; les partis-pris cinématographiques, -absence de voix off, montage jumpsuit, pas de maquillage…- sont légion.

« Je suis aussi une artiste et je ne veux pas qu’on zappe l’aspect esthétique du film« , rappelle celle qui dit apprécier Lars Von Trier et son Dogme 95, un assortiment de règles de tournage favorisant l’absence d’artifices.

Le documentaire dure près de deux heures et n’ennuie pas. Si elle souhaite se consacrer à d’autres thématiques, comme la justice reproductive ou encore la santé plus largement, Amandine Gay promet que ce premier documentaire, en attente d’une distribution en salles de cinéma, ne sera pas le dernier. D’autres projets qui n’avaient pas pris forme en France pourraient être remis au goût du jour. « C’est ce que j’aime à Montréal : la possibilité d’entreprendre est plus simple. » On attend la suite avec impatience.

A VOIR AVANT NOTRE PROJECTION DU FILM, LE 15 DECEMBRE AU CENTRE CURIAL DE 18H A 22H

ci-dessous : les scènes coupées au montage qui donnent le ton des deux heures du documentaire. 

cet article a été initialement écrit et publié dans l’édition novembre-décembre d’Afriscope. 

« Chocolat » : Faut-il voir « Une histoire du rire » sur France Ô ?

crédits : Julian Torres / Mandarin Cinéma - Gaumont
crédits : Julian Torres / Mandarin Cinéma – Gaumont

À l ‘occasion de la sortie du film Chocolat, le premier clown noir, mercredi 3 février, un documentaire, diffusé sur France Ô samedi 6 février, retrace un siècle de rire noir en France. L’Afro l’a vu et vous dit si ça vaut le coup.

« Un humoriste de couleur (sic) est-il condamné à n’être qu’un noir qui fait rire les blancs ou peut-il faire de son art l’outil d’une vraie liberté ? ». C’est l’une des questions qui ouvre le documentaire Chocolat : Une histoire du rire, diffusé ce samedi sur France Ô à 18h40, et réalisé par la journaliste Judith Sibony. Le point de départ, c’est la trajectoire et la trace laissée par le clown Chocolat, qu’interprète Omar Sy dans le film, le premier artiste noir le plus aimé au début des années 1900.
Résumer en moins d’une heure un peu plus d’un siècle de rire, du duo Footit et Chocolat aux comiques de stand-up du Comedy Club est un pari ambitieux ; le documentaire demande si l’on peut « dynamiter les préjugés dans un éclat de rire » aidé par des intervenant.e.s divers.e.s tel.le.s que Gérard Noiriel, Shirley Souagnon, Omar Sy évidemment, Pascal Légitimus ou encore Lucien Jean-Baptiste, des archives avec le clown Chocolat, Joséphine Baker ou encore Henri Salvador, des extraits du Comedy Club mais aussi Michel Leeb, connu pour son sketch « L’Africain », qui pour lui « n’avait pas une once de racisme ».

Hassoul, comme on dit, mais la gestuelle du singe, le cannibalisme, l’accent abusé, la mention du sexe rose, des grosses narines… tous les clichés racistes y sont.

Pourquoi ça vaut le coup… Pour un historique succinct mais bien ramassé de l’humour, tels que les Noir.e.s ont pu l’incarner, sur scène et dans les sketches. Le rappel de l’origine du symbole souriant et caricatural de Banania, un dévoiement de la figure des tirailleurs sénégalais, morts pour la France reste salutaire. Voir des acteurs et actrices noir.e.s s’exprimer sur leur métier, les freins, les stéréotypes auxquels les confrontent leur peau non-blanche et comment l’humour a pu pour bon nombre d’entre eux, être la porte d’entrée pour faciliter leur arrivée dans l’actorat et jouer sans déranger. Lucien Jean-Baptiste, le réalisateur de La Première Etoile entre autres, rappelle des anecdotes et parle du besoin de représentativité, Pascal Légitimus, la difficulté de faire cavalier seul dans les années 80 en tant que comédien noir. On revoit avec plaisir très brièvement le duo Elie et Dieudonné.
Shirley Souagnon, humoriste, qui a connu un succès grand public en passant dans une émission sur France 2, est souvent très juste, surtout quand elle rappelle que les comiques noir.e.s ne sont pas juste là pour faire sourire. Quand Michel Leeb passe à la postérité pour avoir « croqué » les Noir.e.s, Eric Blanc se fait plus que rare dans les bêtisiers et les rétrospectives annuels d’humour. Rien que pour retrouver le comique aux dons d’imitateur, qui depuis s’est relancé sur scène, évoquer avec pudeur comment le sketch où il a à son tour imité Henri Chapier a été mal reçu, voir ce documentaire vaut le coup.

Il était revenu plus longuement sur le sketch, dont le sujet a été soumis par le directeur des variétés de France 2 de l’époque et validé avant qu’il ne soit joué lors des Césars, dans Tout le monde en a parlé, l’émission de Thierry Ardisson.

Le contexte historique est le fil conducteur du documentaire montrant l’évolution de la société en parallèle de la scène culturelle. On pourrait croire que plus on avance et aborde la fin du XXe siècle, plus la scène se colore. Or, comme l’un des intervenants le dit, les humoristes noir.e.s ne sont pas si nombreux.ses dans les années 2000.
Le succès de Joséphine Baker, qui fascinait en dansant, seins nus avec une ceinture de bananes autour des hanches, et voir entre autres, Amou Tati, jeune comédienne qui a écrit son seule en scène, rappeler que le côté sexuel ou la danse restent des attributions qu’on confère aux comédien.ne.s noir.e.s, lorsqu’elleux passent à la télé, que la route est encore longue pour ne pas avoir à passer par la case humour pour être légitimes.

 

On regrette… Que le documentaire, comme bon nombre d’articles, présente le film Chocolat comme étant la première œuvre de réhabilitation du premier acteur noir oublié. Les images de la pièce du même nom, qui s’est produite aux Bouffes du nord notamment en 2012 l’illustrent à plein d’endroits. Mais jamais on ne nous fait faire les présentations avec Yann-Gaël Ellouet, qui incarne Chocolat et est donc techniquement le premier à l’avoir incarné en France.
Si vous n’avez pas pu voir la mise en scène de Marcel Bozonnet, et raté le documentaire diffusé sur France 3 Picardie, regardez  l’extrait ci-dessous qui raconte la création du spectacle jusqu’avant sa première à Amiens, réalisé par Judith Sibony également pour Ma Vie d’artiste, une émission diffusée sur France 5.

Ci-dessous, un extrait de la pièce.