Awori, Meryl, Leys, Diva : les concerts du Fraiches Women festival sont là !!

Comme lors de la première édition, le Fraîches Women Festival clôture sa journée de discussions et d’ateliers par une soirée présentant le meilleur de la scène afro, locale et internationale.

Talents de la scène rap et dancehall, ambiance soulful et afro… prévoyez vos meilleurs moves, ça va kicker et whiner sec !

Vous pouvez prendre vos billets ici – et retrouver toute la programmation, en scrollant jusqu’en bas- : bit.ly/FraichesWomenfestival2

Awori (FR/Ouganda)

On avait eu la chance de la découvrir et de la voir jouer au sein de Kami Awori. Aujourd’hui, Awori poursuit sa carrière de vocaliste à la voix de velours inspirée en solo. La chanteuse, rappeuse, compositrice, porte en elle des influences diverses allant de l’Afrique de l’Est d’où elle est originaire, jusqu’à la Caraïbe, en passant par les productions des diasporas afros en Europe et aux Etats-Unis. Un véritable panafricanisme musical fait de Soul, R&B, Hip Hop et rythmiques ougandaises, le tout chanté en anglais, luganda ou swahili.

Leys (FR/Reims)

La rappeuse Leys poursuivra l’inauguration de la soirée. Basée à Reims, elle s’est fait remarquer en passant dans le Cercle, l’émission rap du rappeur Fianso ou encore sur OKLM, la radio de Booba, dans l’émission de Jacky.

Depuis, elle a fait la première partie de Kery James. Leys est l’un des espoirs d’une scène rap française qui se diversifie toujours plus !! Venez la (re)découvrir.

L’un de ses derniers titres

Meryl (FR/Martinique)

C’est l’une des révélations musicales de ces derniers mois. Ce sera son premier concert en France hexagonale. Croisée aux côtés de Timal,

mélodiste pour la rappeuse Shay -oui, oui-, son talent et sa musicalité en font l’une des chanteuses/rappeuses les plus agiles et douées de sa génération. Le succès de son dernier titre « Béni » ou de « Band sot » le prouve : elle excelle tant en toastant qu’en chantant. 
Préparez-vous, ça va être le 🔥

Le tout premier clip de Méryl en solo https://www.youtube.com/watch?v=YPvFIdn8E8Q

Diva (DJ set-FR/UK)

Diva vient spécialement de Londres pour distiller ses meilleures tracks, captées des quatre coins de l’espace afrodiasporique. Hip-Hop, soul, afro ou encore latin vibes, elle nous fait l’honneur de clôturer la soirée de cette deuxième édition de festival. Vous ne pourrez pas ne pas danser.


EDITO : #FraichesWomen2019 Noire, femme, créative : l’éternelle injonction à l’excellence?

2018 s’est terminée sur des notes plutôt positives pour L’Afro. L’un des points d’orgue de cette année écoulée a été d’organiser la première édition du festival Fraîches Women le 6 mai 2018. Une nouvelle expérience pour nous, dont nous avons appris beaucoup -des réussites, comme des choses à améliorer- et pour laquelle on a eu besoin de temps pour se remettre. On remercie d’ailleurs toutes celles et ceux qui ont pris le temps de nous faire leur retour, de nous donner des conseils précieux qui nous ont permis de préparer l’édition 2.

Elle se tient samedi 11 mai, toujours à La Marbrerie à Montreuil.

A travers la première série de portraits qui a donné le nom à notre festival, il s’agissait de dire que les voix de la moitié de la planète méritent d’être vues et surtout entendues, dans son ensemble. Un peu comme lorsqu’au cours de la marche #NousToutes le 24 novembre dernier, une manifestation pacifique et silencieuse pour adresser les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, des voix se sont élevées pour dire #NousAussi et pointer que ces violences « sont [aussi]une expérience inséparable du racisme, du validisme, de la précarité ». Les retours que vous nous avez faits, les réactions aux articles ici et sur nos réseaux sociaux nous ont donné envie de reprendre, pour une seconde fois, cette série de portraits de femmes « diverses dans leurs diversités ». D’enfoncer le clou. Pour cette deuxième édition, on a décidé de questionner la « black excellence ».

« L’excellence noire », un concept tout droit venu des États-Unis consiste à prôner la réussite, à mettre en avant des modèles aux parcours jugés exemplaires et la promotion d’une élite noire, rendant fière toute une communauté. Le rappeur, producteur et
désormais avant tout businessman Diddy s’en est fait le fer de lance depuis un an. Rihanna, Naomi Campbell, Spike Lee, Jay-Z -avec qui il avait annoncé en mars 2018 vouloir lancer une application pour promouvoir les entreprises dont les propriétaires sont noir.es-, autant de figures noires ayant atteint des sommets dans leurs domaines respectifs, pour bon nombre parti.es de loin et parfois présenté.es comme « self-made », inspirant potentiellement des millions d’autres, illustrent son compte Instagram. Le storytelling sur papier et dans les esprits fait rêver …

Mais ce club de la « black excellence » semble quelque peu fermé ; qui juge qui peut y entrer ? Quels sont les critères pour y accéder ? Y a-t-il de la place pour des erreurs de parcours ? Et si on n’en est pas, est-on finalement médiocres ? A-t-on même le droit à la médiocrité ? Quid de la méritocratie ? Ces questions méritent d’être posées. Qui plus est quand on parle de femmes noires. La charge mentale, le syndrôme de la femme potomitan se devant de toujours supporter plus, sans jamais se plaindre, de toujours tout bien gérer, de rester au top niveau  et encore mieux, avec le sourire. Difficile de laisser de la place pour la vulnérabilité qui demeure encore dans certains esprits un signe de faiblesse.

Les 8 Fraîches Women 2019 De gauche à droite : Laura Georges, Gisèle Mergey, Annie Melza Tiburce, Paule Ekibat, Jeannine Fischer Siewe, Jessica Gerondal Mwiza, Anne Sanogo, Laurie Pézeron.

Si au coeur du projet photo et événementiel Fraîches Women, réside l’idée d’entrelacer des récits de vie, de réussites, le but, nous tenons à le rappeler, n’est en aucun cas de présenter des parcours exceptionnels et inspirants pour les mettre en opposition à d’autres qui le seraient moins. Ce n’est pas non plus de remplacer le patriarcat par un pendant féminin. Le pouvoir reste le pouvoir.

Les 8 #FraîchesWomen que nous avons réuni pour cette seconde édition sont africaines, caribéennes, ou sont nées et ont grandi en France. Avocate, militante, entrepreneure, ex-footballeuse. Certaines étaient familières avec le concept de l’excellence noire, d’autres n’en avaient jamais entendu parler. Nous leur avons demandé de nous faire part de leur point de vue à ce sujet et avons retracé leurs parcours. En les lisant, vous découvrirez 8 femmes aux carrières bien distinctes, qui ont fait beaucoup de chemin et ne manquent ni de ressources ni de projets.

Un merci tout particulier à Ozal Emier, la photographe qui a mis sa touche si particulière et a produit cette belle salve de portraits.

Un grand merci également au bar Monsieur Zinc à Odéon qui nous a permis d’investir son beau sous-sol une fois de plus le temps d’un shooting et nous a mis bien !

Nous vous donnons rendez-vous les prochains lundi, mercredi et vendredi pour vous laisser faire connaissance avec Anne, Annie, Gisèle, Jeannine, Jessica, Laura, Laurie et Paule que l’on tient à remercier pour avoir accepté de jouer le jeu de la pose et des questions/réponses.

Bonne lecture et vivement que l’on puisse poursuivre cette conversation sur les internets et IRL !

Adiaratou et Dolores, L’Afro team

A propos de la photographe Ozal Emier

« Ozal Emier est née en 1986 à Paris, par un froid matin de février. Après une première vie de journaliste, elle bascule dans le cinéma et la réalisation. En 2015, elle co-écrit et co-réalise son premier court-métrage, Métropole – récit de l’exil d’un Antillais en métropole -, puis réalise en 2018 La Nuit d’Ismael, errance nocturne d’un immigré marocain et de deux Parisiens. En parallèle, elle travaille comme assistante à la mise en scène sur des tournages. Son intérêt pour l’image et le cadre l’ont amenée à aussi pratiquer la photographie, nourrie par des photographes tels que Saul Leiter, Harry Gruyaert ou encore Vivian Sassen. Dans son écriture, ses films et ses photos, la question de l’entre-deux, social, culturel et identitaire est prépondérante. Depuis 2016, elle poursuit un travail photographique autour de son jeune frère, «La vie d’Emmett ».Une partie de ce projet a été exposée en janvier 2017 au Théâtre El Duende à Ivry-sur-Seine dans le cadre du festival Traits d’Union. » A découvrir sur Vimeo et Instagram

PARCOURS #1 : Sephora Joannes, artiste capillaire 

Séphora Joannes Press 1.0-1RECIT – Le cheveu crépu est devenu une passion pour certaines depuis une dizaine d’années. Apprendre à l’appréhender, prendre soin de lui et de soi-même, le démocratiser, le magnifier est devenue leur mission. Blogueuses, auto-entrepreneures, ou artistes, L’Afro revient sur le parcours des figures de proue du cheveu crépu en France. Aujourd’hui, Sephora Joannes, artiste capillaire se raconte.

Sephora Joannes, 31 ans, originaire de la Martinique, est connue pour ses défilés de hautes coiffures où elle met en scène ses créations capillaires depuis 2012. L’artiste capillaire nous parle de son parcours, de ses inspirations, de ses envies.

 » J’ai commencé par réaliser des sculptures à base de scotch à taille humaine dans l’espace public, après avoir été diplômée des Beaux-Arts de Martinique. J’avais déjà été exposée en tant qu’artiste plasticienne sur mon île natale mais j’ai laissé tomber cet art car il était difficile de vendre ce travail contemporain. J’ai fini par me tourner vers le management de projets artistiques culturels.

Il y a 10 ans, avec le mouvement naturel en France, c’est un élan collectif qui est né. Chacun.e y a mis sa sensibilité : certain.e.s ont commencé à faire des bijoux avec des symboles ankh, d’autres ont cousu le wax. Bref, ça a touché différents corps de métier. A l’époque, je me voyais comme une simple coiffeuse.

Être une artiste capillaire, je n’y avais jamais pensé avant mon retour au naturel en 2009. Vous savez, dans le monde des artistes, des intellectuels, le cheveu est secondaire. D’ailleurs, quand j’ai commencé à créer sur cheveux, je me considérais comme une simple coiffeuse. C’est donc comme cela que m’avait présenté la chaîne  Martinique 1ère qui m’avait invitée à l’époque. Mais une amie qui connait les réglementations à ce sujet, m’a expliqué que pour ces raisons, je ne pouvais pas garder ce nom. De là, j’ai cherché à me définir. J’ai entendu le terme « artiste capillaire », c’est comme cela que se décrit Charlie Le Mindu connu pour son travail avec Lady Gaga et ça me paraissait bien pour parler de ce que je fais.

C’est en 2012, en initiant le projet Haaragraphy – dans lequel j’ai inclus mon amie Claire, graphiste et dessinatrice et mon assistant coiffure Raphael-, que j’ai organisé mon premier défilé coiffure. J’étais installée à Paris depuis peu et j’ai écouté les conseils des gens qui me disaient de me rendre à Bastille pour proposer mon projet. J’ai essuyé énormément de refus. Un petit bar , le Caffé Créole, a fini par accepter. Je m’attendais à 20 personnes, on était finalement trop nombreux et on a donc dû le faire à l’extérieur. Malgré les couacs des débuts -longue attente, problèmes techniques-, le public était enthousiaste ! Mais quand je revois mes créations de l’époque, je me dis que j’ai fait beaucoup de progrès ! Les finitions n’étaient pas top et j’ai calqué des créations d’Angela Plummer, la hair stylist britannique dont j’aime beaucoup le travail.

Ma principale inspiration, ce sont les tribus nomades, les moins colonisées et qui ont gardé leurs pratiques capillaires. Au fur et à mesure du temps, certains motifs ont fini par devenir récurrents dans mon travail : les crêtes, les pyramides, les spirales. Et en creusant profondément le sujet, j’ai découvert que ces motifs avaient une signification dans l’Afrique ancestrale, j’y ai donc prêté plus attention. Par exemple, plus sa coiffure était haute et pointue pour un homme, plus son rang   était important. Il y a des liens avec l’astronomie aussi. Je le faisais de façon inconsciente, sans même avoir été en Afrique de ma vie. Je suis convaincue que nous, afrodescendants, avons conservé une part de cet héritage au fond de nous sans en avoir conscience.

On me demande encore de coiffer aujourd’hui mais ce n’est pas toujours évident. Les femmes me demandent de réaliser une de mes créations mais avec des modifications : moins de volume, plus discret. Moi, j’aime l’excentricité. Je n’ai rien contre les choses plus classiques mais quand on m’appelle en connaissant mon travail, je trouve ça contradictoire comme demande. Mais souvent, les liens se tissent et les coiffures évoluent, deviennent plus libres.

J’ai une vraie passion pour les cheveux dans leur intégralité car ils disent tellement de nous. Avec le temps, j’ai appris à décrypter ce langage. J’ai d’ailleurs, avec les gens, une meilleure mémoire de cheveux que de visage. Et j’ai déjà une idée de la personnalité de la personne rien qu’en voyant sa coiffure.

En les touchant, je sais si la personne est déprimée, en forme, en bonne santé, heureuse.

Mes projets pour le futur serait d’organiser à nouveau un défilé rien qu’à moi, car à part celui de 2012, je travaillais sur les projets et événements où l’on m’invitait entre Paris et la Martinique le plus souvent. J’aimerais également pouvoir montrer ce que je fais à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. »

PARCOURS – Euzhan Palcy, l’histoire d’une pionnière du cinéma

PORTRAIT – Elle est la première réalisatrice noire à travailler à Hollywood. Euzhan Palcy, une femme qui a su faire preuve de stratégie pour entrer dans le monde très fermé du cinéma, ouvrant la voie à d’autres. Retour sur le parcours de cette pionnière derrière la caméra.

Les Antilles à Hollywood

Si j’étais restée en France, j’aurais peut-être changé de métier. Je n’aurais jamais pu faire ce que j’ai fait. Il fallait partir » (Euzhan Palcy, mai 2015 pour La 1ere)

La jeune Euzhan, alors âgée de 25 ans, débute sa carrière au cinéma sur les chapeaux de roues. Elle décide d’adapter pour le cinéma La Rue Cases Nègres, probablement l’œuvre la plus célèbre de Joseph Zobel, écrivain originaire de la Martinique -comme elle-, inspirée de sa vie. Pour mener à bien son projet, direction les Etats-Unis ! Elle réussit un coup de maître : imposer son travail en tant que femme, qui plus est noire, dans l’industrie hollywoodienne, aborder une histoire se déroulant en Martinique sur fond de plantation, pour couronner le tout, en créole ! Pourtant, elle parvient à ses fins et devient même la première réalisatrice noire à Hollywood. Résultat : une pluie de récompenses dans le monde entier ( 17 en tout) qui en font la première femme noire à obtenir un César et la première réalisatrice noire à se voir décerner un Oscar. Un palmarès de championne.

Rue Cases Negres © euzhanpalcy.net

« Cette lecture a été un choc culturel pour moi car c’était le premier roman que je lisais qui parlait de là où j’ai grandi, de là où je suis née. Pour une fois les mots recouvraient une réalité que je connaissais, celle des coupeurs de canne et des békés, avec une émotion qui m’a beaucoup touchée. A 14 ans je savais déjà que je voulais faire du cinéma et je m’étais dit qu’il fallait absolument raconter cette histoire à l’écran. » (Euzhan Palcy à propos du roman La Rue Cases Nègres pour LCI-TF1, février 2010)

La mémoire dans la peau

Réhabiliter l’histoire martiniquaise est essentiel dans sa carrière, même si Euzhan Palcy se défend bien d’être militante. Son travail de mémoire prend la forme de la fiction mais également du documentaire. En 1994 , elle réalise donc Aimé Césaire , une voix pour l’histoire -disponible en DVD sous le nom Aimé Césaire, une parole pour le XXIème siècle, un documentaire en trois volets retraçant le parcours du poète, intellectuel et homme politique. Plus récemment encore, en 2006, elle s’attaque au sujet des dissidents antillais de la Seconde Guerre Mondiale avec le documentaire Parcours de dissidents.

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L’audacieuse anti-apartheid

« Ce sont les Américains qui m’ont appelée, je n’arrivais pas à concrétiser mes projets en France alors je suis partie. Le projet de mon film suivant, Une saison blanche et sèche, qui parlait de la situation en Afrique du Sud, personne n’en voulait au milieu des années quatre-vingt, c’était encore l’Apartheid. Sujet trop délicat, trop dangereux. » (Euzhan Palcy, février 2010, pour LCI-TF1)

 

Non, Euzhan Palcy n’a pas attendu la fin de l’apartheid pour en faire un film. Au contraire, comme le rappelle cet article du blog « Parlons des femmes noires », la réalisatrice déterminée comme toujours, décide de se rendre à la source en 1989, c’est-à-dire en Afrique du Sud pour tourner son long-métrage avec des locaux pour incarner la population de Soweto. Elle donne ainsi vie au roman Une saison blanche et sèche d’André Brink.

Pour y arriver, elle use de ruse, réalisant le tout incognito. Cette fois encore, elle ne fait jamais les choses à moitié. Elle réussit à la fois à motiver Marlon Brando à reprendre du service alors qu’il avait raccroché depuis neuf ans, et, en bonne pionnière récidiviste,  à devenir la première réalisatrice noire à travailler pour un grand studio hollywoodien à savoir la MGM. Mais elle est surtout la seule personne, homme ou femme, à avoir pu réaliser un film anti-apartheid dans le pays pendant que le système ségrégationniste est encore en place.

Première femme du jury du FESPACO

Avec un tel parcours, pas étonnant qu’on l’ait appelé en 2011 pour devenir membre du jury du FESPACO, le plus grand festival de cinéma africain organisé tous les deux ans à Ouagadougou au Burkina Faso. Ce qui en fait ni plus ni moins que la première femme -pour changer !- à avoir eu cette honneur. (En parlant de femme dans le FESPACO, on rappellera, pour la petite histoire, que Mbissine Thérèse Diop, première actrice noire africaine dans un long-métrage en est l’un des membres  fondateurs. )

L’oeuvre d’Euzhan Palcy continue d’être saluée dans le monde. Le magazine Elle l’a nommé l’une des 18 femmes les plus influentes dans le monde en 2011, on lui a rendu hommage au Festival de Cannes la même année et la British Film Academy la nommait parmi les femmes les plus déterminantes dans le cinéma aux côtés de Sofia Coppola ou encore Agnès Varda en septembre dernier…  De quoi inspirer la nouvelle génération de réalisatrices noires en France et à l’international.