#Unjourunacteurafrofrançais #44 : Jean-Michel Martial

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Jean-Michel Martial.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, les artistes s’affairent dans les écoles de formation, les bureaux de casting, sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons les mettre en valeur, comme d’autres avant nous, justement parce qu’il peut être difficile de savoir où /quand on peut les voir.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, les productions marquantes dans lesquelles ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Jean-Michel Martial.

Jean-Michel Martial est né en 1952 et décédé le 18 octobre 2019.

Il débute sa carrière au cinéma en 1986 en jouant dans le film Un amour de trop de Franck Landron. On le retrouve plus tard dans Siméon d’Euzhan Palcy (1992), L’homme sur les quais de Raoul Peck (1993), Antilles sur Seine de Pascal Légitimus (2000), 1802 l’épopée guadeloupéenne de Christian Lara avec Luc Saint-Eloy (2006).

L’acteur est également bien présent sur les petits écrans, dans des séries populaires comme Cordier juge et flic, Tropiques amers aux côtés de Fatou N’Diaye, Jacky Ido et Aïssatou Thiam (2006), Braquo (2011), Platane de et avec Eric Judor (2013) et Profilage (depuis 2008) mais aussi dans des téléfilms comme Rose et le Soldat avec Zita Hanrot, Jocelyne Béroard, Yann Gael et Fred Testot (2015). Il apparaît aussi dans la série Netflix Plan Coeur, une nouvelle fois avec l’actrice Zita Hanrot (2018).

Le comédien prête sa voix notamment au personnage de M. Perkins dans le film d’animation Moi, moche et méchant (2011). Dans South Park, il incarne Chef.

Il participe aussi à la narration de la série documentaire Les routes de l’esclavage accompagné de Gaël Faye, Aïssa Maïga, Alex Descas, Edouard Montoute, Gaël Kamilindi et bien d’autres.

Jean-Michel Martial s’illustre aussi sur les planches dans Miss Daisy et son chauffeur d’Alfred Uhry pour lequel il obtient une nomination aux Molières dans la catégorie Meilleur second rôle en 2014. En 2016, on le retrouve dans la pièce Edmond d’Alexis Michalik mais aussi dans son adaptation pour le cinéma sortie en salles en janvier 2019.

Il a également mis des pièces en scène comme Liens de sang d’Athol Fughard (1998), Le psychiatre noir de Lewis Nkosi (1999) ou encore Martin Luther King Jr, la force d’aimer.

(Crédits photo : Agence Adéquat)

#Fraicheswomen2017 n°5 : Penda Diouf, auteure et co-fondatrice de Jeunes textes en liberté

« Je souhaite que les plateaux de théâtre ressemblent à la France telle qu’elle est actuellement, avec tous types de physique, d’âge, d’origines ethniques et d’autres rôles que ceux habituellement proposés. »
THEÂTRE – Penda Diouf milite pour plus de diversité dans les textes et sur les planches.  C’est d’ailleurs ce qu’elle fait avec Jeunes Textes en liberté dont elle est co-fondatrice. Elle compte aussi bien donner la parole à des aut.eur.ice.s racisé.e.s avec la revue littéraire hEXagones dont elle est l’une des initiatrices. On pourra y retrouver les écrits du rappeur Rocé, du chanteur Blick Bassy ou encore de la metteure en scène Eva Doumbia. Une campagne de crowdfunding, qui s’achève dans 6 jours, a été lancée. Pour faire un geste, c’est par ici. Pour en savoir plus sur l’autrice Penda Diouf, poursuivez votre lecture ;).
Comment définissez vous votre travail?
Je travaille sur la question de la représentation. Pour Jeunes textes en liberté, le festival itinérant de lectures de textes de théâtre contemporain centré sur la question de la « diversité » que je co-organise, cela se joue sur deux niveaux.
Sur le plateau, les comédiens peuvent être noir.e.s, arabes ou asiatiques, iels peuvent jouer n’importe quel rôle. Il ne s’agit pas de les cantonner, comme cela se fait habituellement dans le théâtre français à des personnages stéréotypés de dealer, sans papier, migrant, femme de ménage, femme de migrant, personne en difficulté à aider. Non. Cela ne correspond pas du tout ni à ma réalité de femme noire de France, ni à mon quotidien ou à celui de mes proches. Alors pourquoi est-ce que ces rôles seuls sont valorisés au théâtre pour les racisé.e.s ?
Je souhaite que les plateaux de théâtre ressemblent à la France telle qu’elle est actuellement, avec tous types de physique, d’âge, d’origines ethniques et d’autres rôles que ceux habituellement proposés.
La question de la narration est importante également dans le festival. Achille Mbembe dit : « Le fait est que les vaincus sont obligés, pour survivre, de connaître non seulement leur propre histoire mais aussi celle de leurs dominants. Les dominants, eux, non ». Et de fait, nos histoires d’anciens peuples colonisés -et pas forcément vaincus-, sont invisibilisées ou racontées selon le même modèle paternaliste et condescendant, du type « L’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire » . C’est à nous de démontrer que notre histoire est riche et doit être étudiée par tous.
En tant qu’autrice, je fais mienne la citation de Chinua Achebe : « Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. » Je suis plutôt du côté du lion. Mon écriture tourne autour du patriarcat, des questions d’identité, de la folie, de l’oppression mais aussi de la magie. Je suis très mystique. 

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Crédits photo : Noellal

Sur quoi travaillez vous en ce moment?
Je travaille avec Anthony Thibault, mon binôme sur Jeunes textes en liberté, sur la saison #3 qui a pour thème « Espoirs ». Nous sommes en résidence à Mains d’Oeuvres à Saint Ouen et continuons les lectures des textes dans différents lieux partenaires comme la MC93, le théâtre de la Loge et d’autres lieux hors les murs comme la bibliothèque d’Issy -lès-Moulineaux ou le restaurant « Chez Betty ».  La prochaine en Ile-de-France, ce sera le 26 novembre dans le cadre du « Relais festival » au Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis à 15h. Je lirai en préambule mon texte Pistes.
Et ensuite c’est une lecture de Jeunes textes en liberté: Tabaski de Marine Bachelot Nguyen mise en lecture par Laëtitia Guédon.
Je prépare une version longue de mon dernier texte, en partie autobiographique Pistes qui évoque mon vécu de femme noire en France, la découverte de la Namibie, ancienne colonie allemande où s’est déroulé le premier génocide (complètement oublié) du XXe siècle. Je vais le jouer en Guinée, dans le cadre du festival « L’univers des mots »  en novembre prochain.
Je voudrais aussi écrire un texte sur la solitude de la femme noire. J’ai déjà quelques poèmes sur le thème, je ne sais pas quelle forme cela va prendre au final.
Je travaille également sur une revue littéraire à paraître début 2018 où tous les auteurs de la revue sont racisés.
Quelle est votre principale source d’inspiration?
Je ne parle bien que de ce que je connais. Alors je pars de moi, de mes sensations, de mon corps, de mes expériences intersectionnelles. Pour élargir à mon entourage, des femmes racisées, des amis, des gens que j’ai la chance de côtoyer, de leur vécu. Pour élargir davantage et essayer d’embrasser un maximum de personnes. J’aime quand la petite histoire rencontre la grande et que personne n’est laissé sur le bas-côté. 
Et il y a un personnage qui me parle beaucoup depuis quelques années, c’est celui de la Reine Pokou, qui est à l’origine du peuple Baoulé en Côte d’Ivoire. Elle a permis, par le sacrifice de son unique fils, de sauver son peuple qui fuyait le Ghana. Chez les Baoulé -l’ethnie de ma mère-, la société est matriarcale.  Je crois qu’il y a un peu de Pokou, de sa force dans mes dernières pièces.

#Fraicheswomen2017 n°2 : Maroussia Pourpoint, comédienne et metteuse en scène

« Dans le cinéma, on m’a aussi dit qu’on avait du mal à me définir, que je devais essayer de faire plus « racaille » pour avoir une chance de trouver des rôles qui me correspondent… »

Théâtre – Maroussia Pourpoint, 26 ans, fraîchement sortie du prestigieux Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique -CNSAD-, a déjà présenté trois pièces de théâtre écrites par ses soins au public. La première –Jo’- imaginant une Joséphine Baker vivant à notre époque, la seconde –Connected- se posant la question de la limite de l’être humain lorsqu’il est en quête de popularité, la troisième –Radiation– est un récit d’anticipation. On l’a incluse dans notre liste de femmes à suivre parce qu’elle questionne la société, les rapports humains, l’identité. Aussi parce qu’elle a une furieuse envie de  transmettre. Mais ça, elle l’explique mieux que nous.

Comment définissez-vous votre travail ?

Me demander de définir ce que je fais ou même me définir est toujours un problème pour moi. Je n’arrive jamais vraiment à répondre à cette question. Cela dépend de tellement de variables, des rencontres que je fais, des jours… Si je devais répondre à cette question aujourd’hui, je dirais qu’à travers le théâtre, j’interroge le monde dans lequel nous vivons et j’essaie d’en partager ma vision. Mais ma réponse sera probablement différente demain.

A-t-on essayé de vous décourager ou vous êtes-vous sentie encouragée, portée , confortée dans votre entreprise ? 

Un jour, un professeur m’a demandé ce que je voulais faire plus tard.

Moi « Du théâtre ».

Lui « C’est bien beau, mais il va falloir arrêter de rêver. »

Y a-t-il pire chose que de dire à un enfant d’arrêter de rêver ?

Je lui ai demandé en retour : « Et vous monsieur, vous n’avez jamais eu de rêves ? »

Lui « Si, je voulais être astronaute. »
Tout ça pour dire que les tentatives de découragement que j’ai subi, car c’est loin d’être la seule, ne sont rien face au véritable désir que j’éprouve de faire du théâtre. Si on attend la bénédiction des autres pour se lancer, on ne va pas très loin. Dans le cinéma, on m’a aussi dit qu’on avait du mal à me définir, que je devais essayer de faire plus « racaille » pour avoir une chance de trouver des rôles qui me correspondent…

Retrouvez notre édito spécial #Fraicheswomen ici 

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Crédits photo : Noellal

Quand vous êtes-vous sentie pleinement comédienne et metteuse en scène ? 

Je ne me sens pas pleinement comédienne, ni pleinement metteuse en scène. En revanche, là où j’ai eu le plus de plaisir en tant que comédienne, c’est en interprétant des textes d’Aimé Césaire. En tant que metteuse en scène, je dirai au moment de constituer l’équipe avec laquelle je vais travailler. Ce qui me plaît dans la création théâtrale, c’est qu’elle peut réunir des personnes  de milieux complètement différents autour d’un même projet et mon rôle est de trouver ces personnes et de les associer.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?  

Je mets en scène la dernière pièce que j’ai écrite Radiation, que je présenterai le 30 septembre  -déjà complet mais il y a une liste d’attente- au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. C’est un spectacle qui questionne le réel par le biais d’un récit d’anticipation.

Quelle est votre principale source d’inspiration ?

Aimé Césaire est l’une de mes grandes inspirations. Ma rencontre avec cet auteur a été décisive dans mon parcours de comédienne; il m’a fait prendre conscience du pouvoir des mots. C’est toujours un bonheur de le lire. Il y a aussi les rencontres que je fais, les voyages,  mais aussi le contexte dans lequel nous vivons. Je m’intéresse également beaucoup à la jeunesse, je suis très soucieuse de sa perception du monde ;  après tout, c’est à elle que je m’adresse en priorité quand j’écris.

(Crédits photo : Noellal)

#unjouruneactriceafrofrançaise #40 : Aïssa Maïga

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Aïssa Maïga.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons les mettre en valeur, à la suite d’autres, justement parce qu’il peut être difficile de savoir où et quand illes jouent.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Aïssa Maïga.

Aïssa Maïga est née en 1975.

Elle apparaît pour la première fois au cinéma dans le long-métrage Saraka Bo de Denis Amar en 1996, avec Richard Bohringer, Yvan Attal et Dani Kouyaté. L’actrice partage l’affiche avec Jérôme Robart dans Jonas et Lila, à demain d’Alain Tanner en 1999. Elle enchaîne les rôles sur grand écran dans Le prof d’Alexandre Jardin avec Yvan Attal, Jean_Hughes Anglade et Hélène de Fougerolles, Marie-Line de Medhi Charef avec Muriel Robin, Fejria Deliba et M’Bembo (2000), No Way d’Owell Brown avec Passi, Lucien Jean-Baptiste et Diouc Koma (2004), Les poupées russes de Cédric Klapisch avec Romain Duris , Audrey Tautou et Cécile de France (2005). En 2006, Aïssa Maïga tient le rôle principal dans Bamako d’Abderrahmane Sissako

Plus récemment, la comédienne était au casting de Prêt à tout de Nicolas Cuche avec Max Boublil (2014) et Bienvenue à Marly-Gomont de Julien Rambaldi avec Max Zinga (2016).

Au théâtre, elle s’est produite en 1997 dans la pièce Bintou de Koffi Kwahulé mise en scène par Gabriel Garran au théâtre international de Langue Française, en 2013 dans Les Grandes personnes de Marie Ndiaye mise en scène par Christophe Perton en 2011 au théâtre de La Colline, en 2015 dans Des gens bien avec Miou-Miou de David Lindsay-Abaire mise en scène par Anne Bourgeois au théâtre Hébertot.

Le petit écran n’est pas en reste, Aïssa Maïga y faisant des apparitions dans des séries comme Caméra Café, Commissaire Moulin, Commissaire Cordier, PJ ou encore Famille d’accueil. Mais aussi dans des téléfilms notamment dans Négro de Karim Akadiri Soumaila (2000), Par accident de Jérôme Foulon avec Michel Boujenah et Jérôme Kircher (2005),  Sexe, gombo et beurre salé de Mahamat-Saleh Haroun avec Diouc Koma (2007), Quand la ville mord de Dominique Cabrera (2009), Toussaint Louverture de Philippe Niang avec Jimmy Jean-Louis (2012), Mortel été de Denis Malleval avec Bruno Solo (2013).

En 2016, on a pu retrouver Aïssa Maïga dans le dernier long de et avec Lucien Jean-Baptiste, Il a déjà tes yeux.

Elle interprète le rôle de Doris dans le téléfilm Le rêve français de Christian Faure aux côtés de Firmine Richard, Jocelyne Béroard, Jacques Martial, Yann Gael, Ambroise Michel qui sera diffusé le 21 et le 28 mars sur France 2.

 (Crédits photo : Agences artistiques)

#unjourunacteurafrofrançais #37 : Steve Achiepo

TROMBINOSCOPE – Parce qu’on n’en peut plus d’entendre que les comédien.ne.s noir.e.s en France sont invisibles, qu’on n’en connaît peu, que si, que là… on a décidé d’en présenter un, brièvement, tous les jours. Aujourd’hui : Steve Achiepo.

Invisibles, les comédien.ne.s afrofrançais.e.s ? Pendant que nous nous demandons si nous sommes capables d’en citer plus de cinq, ces artistes s’affairent sur les plateaux de cinéma, les planches.

Loin de nier la ligne de couleur qui règne au théâtre, au cinéma, à la télévision et malgré des améliorations, nous voulons les mettre en valeur, à la suite d’autres, justement parce qu’il peut être difficile de savoir où et quand illes jouent.

Vous trouverez ici chaque semaine le nom et la photo d’un.e comédien.ne noir.e, sa date de naissance, son premier film, les films marquants dans lesquels ille a joué, son dernier rôle. Aujourd’hui : Steve Achiepo.

Steve Achiepo est né en 1981.

Il débute en 2008 écrivant, mettant en scène et jouant dans la pièce La quatrième prophétie au théâtre de Ménilmontant à Paris avec Vincent Maury, Isabelle Montoya ou encore Christelle Coudeyrat.

Il obtient son premier rôle au cinéma en incarnant Youssouf Fofana dans le film Tout, tout de suite réalisé par Richard Berry aux côtés de Marc Ruchmann, Idrissa Diabaté et Romane Rauss. Pour cette interprétation, il était présélectionné comme meilleur espoir masculin aux César 2017.

(Source photo : Agences artistiques)