INTERVIEW – Shayden, fondatrice du Lili Women Festival : « les plus belles pépites artistiques brillent souvent dans l’ombre »

Partout dans le monde, les initiatives pour rendre les femmes plus audibles et plus visibles se multiplient. A Abidjan, Shayden, chanteuse originaire de l’ouest du pays, s’apprête à lancer du 20 au 22 juin la troisième édition de son festival 100% féminin et artistique Lili Women Festival avec au programme concerts, ateliers, remise de prix. Un événement annuel créé à travers son agence de promotion culturelle Léliai & Company. Cette année, elle a décidé de faire un focus sur les violences faites aux femmes et organise en amont du le festival une marche « Speak for her » à Abidjan samedi 25 mai à 9h au départ du Carrefour de la Vie (Cocody) pour éveiller les consciences des citoyen.nes et de l’Etat à ce sujet. Elle a accepté de répondre aux questions de L’Afro.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Shayden, chanteuse. J’ai participé à la première édition The Voice Afrique francophone avec Singuila. Avant ça, j’ai présenté des émissions culturelles et artistiques sur la chaîne VoxAfrica. Après The Voice, j’ai voulu réunir des artistes sur la même plateforme car il y a peu de place pour la scène underground en Côte d’Ivoire, or je suis persuadée que les plus belles pépites brillent souvent dans l’ombre.

Shayden, chanteuse et fondatrice du Lili Women Festival

Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept Lili Women Festival ?

J’ai décidé de me centrer sur les femmes. Je trouve que depuis Nayanka Bell, la scène musicale ivoirienne du côté des chanteuses a perdu en valeur sauf en ce qui concerne Josey qui sait vraiment chanter. C’est dommage car la Côte d’Ivoire est connue pour être la plaque tournante de la musique africaine. Il est donc paradoxal de ne pas avoir de plateforme pour la valoriser. Le festival a été conçu pour montrer les femmes artistes mais aussi pour les former car être chanteuse, ce n’est pas uniquement être devant un micro. D’ailleurs, il n’y a pas que le chant, il y a aussi la danse, le stylisme … les femmes sont peu représentées dans les domaines artistiques en général. C’est pourquoi depuis la première édition axée sur la musique, quatre autres disciplines se sont ajoutés à partir de la seconde incluant les arts visuels comme la peinture ou la photographie et les arts de la scène comme la danse et le théâtre.

Comment les femmes sont-elles formées durant le festival ?

Par le biais d’ateliers qui auront lieu les 15 et 16 juin. Il y aura notamment Edith Brou, qui gourou du web et blogging, fondatrice de la start-up Africa Contents Group et qui n’est plus à présenter à Abidjan qui expliquera aux artistes comment valoriser leur travail sur les réseaux sociaux. Il y aura aussi Paule-Marie Assandre, (créatrice de l’atelier de danse Body Acceptance ndlr) qui donnera des conseils aux femmes pour s’accepter avec leurs défauts et leurs qualités, qu’elles soient foncées de peau, claires de peau, chevelue ou non … Qu’elles acceptent ce qu’elles sont à l’intérieur pour que cette beauté éclate à l’extérieur. Enfin, Amie Kouamé et son concept « Superwoman » confronte l’ancienne génération avec la nouvelle pour développer le côté mentorat. Ces ateliers s’adressent avant tout aux artistes mais sont ouverts à tout le monde.

Le Lili Women Festival est soutenu par la Commission Nationale Ivoirienne pour l’UNESCO. De quelle nature est ce soutien ? Financier ? Logistique ?

Dès que j’ai lancé le festival, la Commission a répondu favorablement et mis à disposition des rapports avec des chiffres notamment sur les violences faites aux femmes ou m’a guidé quant au choix des intervenantes pour les ateliers. Je leur suis reconnaissante. Il n’y a pas d’aide financière pour le moment ; le fonctionnement du festival dépend à 99% de mes fonds propres et de ce que j’appelle la « love money », c’est-à-dire de l’argent venant des gens de ma famille et de celles soutenant mon travail. Ici à Abidjan, aucune entreprise ou structure ne veut accompagner un projet nouveau, il faut un projet bien installé, depuis 6 ou 7 ans. Chose que je trouve paradoxale car si on est déjà bien développé, on n’a pas besoin d’aides mais je le fais sans ça. Je regarde surtout ce que ça apporte aux chanteuses car beaucoup ont voulu abandonner et sont motivées à nouveau grâce au festival.

La première édition était un test pour voir si elles voulaient travailler ensemble. Ce qui m’importe, c’est la notion de communauté. Il n’y avait pas de thème sur la première édition. C’est à la seconde que j’ai décidé de centrer le festival sur une thématique, celle de la recherche d’identité en tant que femme artiste.

Qu’est-ce que la campagne « Speak for her » ?

Il est important d’avoir un impact réel. Or, les artistes en Côte d’Ivoire sont très loin de la vie sociale, ne sont pas impliqué.es dans la vie des gens qui la font. Pourtant, un.e artiste sans public, ça n’existe pas. Utiliser la force de la communication pour sensibiliser sur la question des violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire face au déni de la population et la non-prise en charge par l’Etat, les artistes ont une responsabilité, un rôle d’éducat.eur.ices de la société. J’ai donc pensé à lancer la campagne « Speak for her ». Ce qui a motivé au départ cette action, c’est que je connais une femme qui en a été victime. J’ai ensuite été scandalisée en découvrant que la loi ivoirienne ne défend pas les femmes. Le viol est considéré comme un délit, plutôt que comme un crime. Le harcèlement n’est défini dans aucun texte de loi. Rien n’est fait. J’ai rencontré des juges, juristes, avocats, tout le monde a conscience qu’il y a un problème mais personne ne les pousse à réviser les lois, c’est donc à nous les femmes de le faire. Il n’y a pas d’endroit en Côte d’Ivoire pour que les victimes puissent se retrouver. Alors en général, elles restent dans leurs foyers pour les enfants. Certaines, dans le pire des cas, y perdent la vie. Non, cela n’arrive pas qu’ailleurs. Les chiffres de l’ONU-femmes et de l’OMS sur les violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire dévoilés en 2018 m’ont indigné : 52% des filles et femmes excisées, entre 60 et 70% de femmes victimes de violences physique et sexuellesdes chiffres qui sont par ailleurs inexacts car des femmes se terrent dans le silence, par honte ou peur de représailles.

La marche « Speak for her » est donc une façon pour moi d’apporter ma pierre à cette cause. J’ai réuni des artistes comme Josey et d’autres issu.es de la jeune génération mais aussi des personnalités politiques comme Yasmina Ouegnin, députée de la commune de Cocody qui a accepté de participer à la marche. On sera tou.tes vêtu.es de blanc, symbole de la paix. C’est la première fois à Abidjan qu’une marche de ce genre a lieu. On attend 300 personnes.

Les femmes ne demandent pas à être supérieures aux hommes mais juste à avoir la même place qu’eux.

Pourquoi le nom « Speak for her »  ?

Le nom « Speak for her » (parler pour elle ndlr) est partie d’une discussion avec cette femme de mon entourage qui a vécu des violences et m’a dit « je souffre mais je vais le dire à qui ? Qui va parler pour moi ? ». Elle cherche une personne qui va être garant.e de cette douleur. Cette phrase m’a marquée. Une autre phrase bien connue en Afrique dit que « les grandes douleurs sont muettes ». Je veux donc parler pour elle et je veux que les gens le fassent aussi mais aussi pour les jeunes filles mariées trop tôt, excisées, pour celles pour qui la scolarisation reste un combat. J’ai choisi une formulation en anglais car c’est l’une des langues les plus utilisées dans le monde. Mon objectif à long terme : créer une plateforme voire une fondation où ces femmes pourraient se réunir, se retrouver et où on puisse leur apporter toute l’aide nécessaire.

Il est important pour moi qu’il y ait aussi des hommes dans la campagne débutée en ligne et le jour de la marche, car bien que les violences soient exercées par les hommes, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Il y a aussi ce que j’appelle des vrais hommes, des défenseurs des femmes, qui leur donnent la valeur qu’elles doivent avoir, qui se comportent de façon noble avec elles. Les gens ont tendance à oublier que cela devrait être normal. C’est aussi une façon de remercier ces hommes.

Qui est-ce que vous attendez à la marche du 25 mai?

En plus des artistes, toutes les personnes qui se sentent concernées par la question : on pense à son enfant qui peut être violé, victime de harcèlement etc.

Pour en revenir au festival, vous avez déclaré en 2017 : « C’est l’occasion de venir découvrir ces talents qui brillent dans l’ombre, un univers autre que le coupé-décalé. Il est temps d’ouvrir les yeux et les oreilles un peu plus grand pour découvrir les merveilles dont regorge la Côte d’Ivoire. » Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Le public ivoirien est un public difficile, a tendance à plus accepter ce qui vient de l’extérieur. Aujourd’hui, on dirait que si tu fais pas de coupé-décalé, tu n’as pas ta place sur la scène musicale. Ici, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de place pour des vrais mélomanes avec des paroles, de la musique, de la recherche. Il y a d’autres choses qu’on doit exploiter, on n’a pas véritablement une coloration musicale, je trouve que notre musique s’exporte très mal comparée aux Naijas dont Wizkid programmé à Coachella l’an passé, à quel moment nos artistes pourront prétendre y être à l’affiche? Je n’ai rien contre le coupé-décalé mais je pense notamment aux médias qui ne prêtent pas attention à des artistes qui font autre chose que ça.

Je me souviens, après avoir fait mon album, j’ai démarché une grande radio nationale afin que mes chansons puissent y être passées et on m’a dit que pour que ça marche, il faudrait que je me mettre à faire du coupé-décalé. Mais les auditeurs n’écoutent que ce qu’on leur donne. Si on leur met aussi du zouglou, du jazz et autres, ils auront un choix plus éclectique.

Vous organisez également en clôture du festival une remise de prix.

La remise de prix est apparue à la seconde édition. Je suis très à l’écoute de ce que les gens disent pour améliorer le festival. Quelqu’un a dit après la première édition « si j’avais de l’argent, je t’aurais donné un prix » à l’adresse d’une des artistes qui venaient de faire une prestation exceptionnelle. Cette soirée est pour moi la partie la plus stimulante car quand on est artistes indépendant.es, on se sent aller à contre-courant et le découragement nous frappe souvent. Il est important de récompenser ces artistes qui, avec très peu de moyens, font des albums de meilleure qualité que d’autres plus visibles. Mais attention, il s’agit de récompenser sur le mérite et pas par copinage, contrairement à beaucoup d’événements qui ont lieu en Côte d’Ivoire. J’aimerais en faire un événement à part entière sur le long terme.

Je ne suis pas contre les artistes qui ont déjà de la notoriété, certain.es bossent dur mais je recherche une certaine équité entre les undergrounds et les plus commerciaux.

Je sais ce qu’on peut vivre quand on est artiste underground. On me demande parfois pourquoi je ne mets pas cet argent pour produire mes propres albums. Kajeem, artiste reggae ivoirien, m’a tendu la main à un moment où j’ai voulu tout laisser tomber et je trouve donc qu’il est primordial de se soutenir. Je veux aussi qu’on puisse se dire qu’on peut rêver grand, c’est aussi le message que j’envoie aux jeunes ou moins connues artistes qui partageront la scène avec Nayanka Bell, tête d’affiche, après ne pas être montée sur scène depuis de nombreuses années. Pour cette troisième édition, elle jouera ses classiques et défendra ses nouveaux titres. C’est tout de même une de nos divas, elle a contribué à placer très haut la musique ivoirienne.

J’aimerais qu’on puisse être récompensé.e aux Grammys. La seule ivoirienne à l’avoir été, c’est Dobet Gnahoré et ça fait longtemps ! (en 2010 ndlr)

Dobet Gnahoré a été marraine de la première édition, elle donne énormément pour les jeunes talents, je ne la remercierai jamais assez, elle est exceptionnelle ! Cette année, notre marraine est la directrice des Beaux-Arts d’Abidjan Mathilde Moraux.

Deux choses à voir absolument pendant le festival ?

L’exposition qui est un des temps forts, le 20 juin, lors de la première journée du festival. On abordera la question des violences faites aux femmes, de façon artistique en reprenant une des traditions liées à mes origines -je suis Bété de l’ouest de la Côte d’Ivoire. -J’en profite par ailleurs pour souligner que la jeunesse perd les traditions et comme dit Kajeem : « il faut avoir les pieds dans la tradition, la tête dans les satellites ».

Pour cette exposition, on se réunira autour d’un feu pour trouver une solution à un problème comme la tradition Bété l’exige. Ce sera un moment particulier et je dirais même que rater ce moment sera rater le cœur du festival. Egalement la cérémonie de récompense, qui me fait oublier toutes les difficultés quand je vois les femmes artistes émues aux larmes.

Un mot de la fin ?


Merci toutes les personnes qui m’aident avec peu de moyens et m’accompagnent depuis Culture Riche, Iris Medias, médias dirigés par des femmes comme Ayana Webzine aussi depuis le départ. Dire merci à tous les festivaliers venus aux deux dernière éditions et reviendront j’espère à la 3ème.

EVENEMENT – Fraîches Women Festival #2 : la programmation complète est là !

La seconde édition du Fraîches Women festival se le samedi 11 mai -RETENEZ BIEN LA DATE !!!- à La Marbrerie à Montreuil, comme l’édition passée, arrive dans un mois et demi ! Nous avons l’immense plaisir de vous communiquer les infos concernant nos intervenantes et les ateliers –vous pouvez choisir ce qui vous intéresse et vous inscrire dès maintenant en cliquant sur le lien ci-contre : https://lafrolesite.wordpress.com/2019/04/26/fraiches-women-festival-2-ateliers-enfants-masterclass-les-inscriptions-sont-ouvertes/


ATTENTION, LES PLACES SONT LIMITEES !!!

Pour l’heure, pour la billetterie, c’est par ici !

Une formule brunch pour les enfants de moins de 12 ans à 8€ de retour comme l’an passé et vous pouvez d’ores et déjà réserver !

Le menu du brunch afro veggie made by cheffe Clarence Kopogo

Autre information importante : le festival est family-friendly, l’entrée du festival est gratuite pour les moins de 15 ans -à retirer dans la billetterie dans la rubrique « tarif moins de 15 ans »- et on aura de nouveau un espace enfants 😉 !

Et voici le programme :

De 13h à 18h, des discussions mais également des speechs façon Ted Talks que nous avons choisi d’appeler « Paroles de Fraîches Women » ponctueront la journée. Les thématiques abordées seront le travail, le genre, le féminisme, la représentation, la santé sexuelle.

13h : Lancement du festival avec la marraine Leïla Sy -qui nous avait fait l’honneur de l’être également le 6 mai 2018- et les Fraîches Women 2019 qu’on vous fera découvrir tout au long des semaines à venir

13h10-13h20 : Parole de Fraîche Woman avec Sandrine Ngatchou, à l’initiative de la page Facebook Ovocyte moi où elle parle de son parcours, elle qui découvre son infertilité en 2014. Elle est également présidente d’UTASA Infertilité, une association partageant des informations sur l’infertilité auprès des femmes et hommes afrodescendant.es.

13h30 – 15h30 : DISCUSSION
« Et la bienveillance, bordel ? Militer, écrire, parler sur les réseaux sociaux à l’heure du shade et de la cancel culture » , modérée par la journaliste Vanessa Vertus

avec Coumbis Hope Lowie (journaliste), Charline Ouarraki (blogueuse féministe auteure de Mon fils en rose), Jennifer Padjemi (journaliste et créatrice du podcast Miroir Miroir, Laure Salmona (fondatrice et trésorière de l’association « Féministes contre le cyberharcèlement » , une membre du collectif « Nta Rajel » (collectif militant de féministes issues de la diaspora nord-africaine)

15h30-15h45 : Pause

15h45-15h55 : Parole de Fraîche Woman avec My, membre du Collectif Asiatique Décolonial

15h55-16h05 : Parole de Fraîche Woman avec Ndèye Fatou Kane autrice sénégalaise qui signe l’ouvrage Vous avez dit féministe ? et instigratrice du mouvement #balancetonSaïSaï (« balance ton pervers ») en 2018

16h05-17h35 : Cours détonnant afrobeats avec Wawa L’asso 

En parallèle de ces échanges, nous proposons des ateliers pour échanger de manière intimiste sur différentes thématiques. (Sur inscription uniquement, tous les liens ici.)

SALLE 1

13h-15h : Book Club enfants animé par Wendie Zahibo, créatrice du concept « Reines des temps modernes »

15h30-17h30 : yoga enfants avec Aurélie, co-fondatrice de Flawless Yoga

SALLE 2

13h30 – 15h : coaching session in English « how to get away from the pressure of reaching excellence by any means necessary ? Keys to embrace imperfection », hosted by Shanon Bobinger, Berlin-based systemic life and business coach

15h-16h  : masterclass capillaire #Kinkyhairmatter avec Gisèle Mergey, Fraîche Woman 2019, fondatrice de la Body Academy première école européenne qui apprend à s’occuper des cheveux crépus, frisés …

16h-17h : masterclass « discriminations au travail, comment les prouver devant la justice ? » par Paule Ekibat, Fraîche Woman 2019, avocate au barreau de Paris

17h-18h : masterclass « assigné.e métis.se, comment trouver sa place? » par Jessica Gérondal Mwiza, Fraîche Woman 2019, militante afroféministe et panafricaniste franco-rwandaise

18h-19h : masterclass « comment le sport m’a permis d’acquérir des compétences en management » par Laura Georges, Fraîche Woman 2019, ex-footballeuse et actuelle Secrétaire Générale de la Fédération Française de Football (FFF)

Des stands commerciaux, associatifs et espace dédicaces seront également présents tout au long de l’après-midi. Voici la liste complète ici.

Le soir, dès 20h, place aux concerts ! La soirée sera animée par Juliette Fievet, journaliste et animatrice de l’émission radio « Légendes urbaines » avec la chanteuse soulful Awori, la rappeuse Leys, la rappeuse Meryl -tête d’affiche de cette seconde édition pour sa première hexagonale!– pour finir avec un dj set de Diva. Plus d’infos par .

Et si vous avez des questions sur qui peut venir, l’accessibilité de La Marbrerie, l’achat de billets etc vous pouvez trouver certaines réponses ici.

Au 11 mai 😉 !

On lance le #FraîchesWomen festival cette année !

Du projet photographique à la journée de rencontres et de concerts…

Les rappeur.se.s ont leur classement des FreshMen du magazine hip-hop XXL. Et L’Afro les Fraîcheswomen. À la base, on voulait juste célébrer des femmes qui, dans des domaines aussi divers que la gastronomie, la vie citoyenne ou le théâtre entre autres, creusent leur sillon, depuis plus ou moins de temps, avec brio.

Des femmes. Noires. Rien qu’elles. Sans plus de prétention que de les voir, sous une jolie lumière, dans les yeux d’une photographe talentueuse. Et d’avoir envie de connaître leur parcours.

Tout est parti de là >> bit.ly/EditoFraichesWomen

On les a écrites, les premières fois en cuisine de Clarence, l’arrivée de la revue littéraire de Penda, la naissance de la marque d’Aïssé. Vous les avez lues, vous nous avez même dit que leurs parcours vous avaient interpellé, intrigué, que vous vous étiez reconnu.e.s dans certains.

On ne distingue pas les Fraîcheswomen pour faire une différence. Elles sont bel et bien parmi vous.

Vu vos retours, -et le plaisir qu’on a eu à concevoir le shooting, à écrire les portraits et la tristesse ressentie quand tout a été fini-, on s’est dit qu’on voulait pérenniser le projet.

C’est sûr, il y aura d’autres Fraîcheswomen.

Ce qu’on a trouvé incroyable, c’est le nombre de discussions importantes que le projet a suscité. Du coup, on s’est dit que le meilleur moyen de continuer à pouvoir rencontrer des femmes inspirantes –poke Arièle ;)-, à en parler autour de nous, au plus grand nombre, c’était de poursuivre la conversation grandeur nature. De l’installer, la poursuivre dans un endroit où elle pourrait être suivie par de nombreuses personnes, de l’agrémenter, d’y ajouter d’autres voix, dans tous les sens du terme.

Bref, d’organiser un festival, en somme, à notre échelle. Un événement inclusif,  se tenant sur une journée et une soirée, avec des débats, des ateliers, vous, nous, des concerts, au mois de mai. Qui se cale, modestement, et sans les bisser à côté d’autres initiatives essentielles. À la barre, l’équipe de L’Afro et d’autres bonnes volontés. Tout le monde peut y venir, les femmes noires en restent le phare.  

Ce n’est pas parce qu’on organise à peu près tous les deux mois une rencontre-débat qu’on a cru que ce serait facile.

C’est un défi, sur plein de plans.

On voulait commencer à vous en parler. On va sans doute vous solliciter un peu en amont pour faire une collecte de fonds, mais on a d’ores et déjà prévu des contreparties qui tuent !

On vous tient vite au courant pour la suite.

Et on avoue qu’on a HÂAAAAAAATE de vous parler du programme.

Bientôt. Promis.

Vidéo

VIDEO – Le festival Art’Press Yourself, comme si vous y étiez

THROWBACK – Retour sur la première édition du festival des cultures afro-urbaines Art’Press Yourself, mené par Laetitia N’Goto.

Si vous n’aviez pas suivi les recommandations de L’Afro et aviez raté les défilés d’Afrikanista (grâce à qui nous avons trouvé notre photo de profil 😉 ), le comique Dycosh et l’expo-vente qui se tenait au Pan Piper en novembre dernier, l’équipe organisatrice du festival Art’Press Yourself, vous propose de vous remettre dans son ambiance afro-urbaine !


 

L’expo-vente et les « beautiful people » réuni.e.s ce jour-là


Le défilé dansé-marché